Une exploitation française sur quatre (environ 120.000 exploitations) est située dans un massif montagneux de métropole. C'est ce qui ressort d'une étude du ministère de l'agriculture (Agreste) publiée le 16 juin et fondée sur le recensement agricole de 2010. Leur importance relative est équivalente à celle observée dix ou vingt ans plus tôt.
La majorité de ces exploitations (79.000 ou 17 %) sont localisées en zone de montagne (ZM) - donc hors piémont, zone défavorisée et défavorisée simple. Avec 72.400 fermes, le Massif Central, le plus étendu, est le premier massif d'accueil des exploitations agricoles, notamment dans sa partie nord. Loin derrière, les Alpes avec 20.000 exploitations, les Pyrénées avec 13.000 exploitations et les Vosges et le Jura avec 5.000 exploitations chacun. Le massif corse, qui couvre la totalité de l'île, abrite 2.800 fermes.
En moyenne 48 ha de SAU
En ZM, la SAU individuelle moyenne des exploitations est de 48 hectares en 2010, contre 56 ha hors zone de montagne (HZM) - elles sont 8.100 à utiliser fréquemment en complément des pâturages collectifs. Les petites exploitations (moins de 20 ha de SAU) sont un peu moins fréquentes que sur le reste du territoire (40 % contre 44 %), avec de fortes disparités selon les massifs.
Entre 1988 et 2010, le nombre d'exploitations en ZM a baissé de 48 % et leur SAU de 3 % (-52 % et -6 % hors montagne). Sans surprise, les surfaces en herbe représentent l'essentiel de la SAU de ces exploitations : 69 % en montagne et 90 % en haute-montagne.
Un cheptel en légère baisse
Le cheptel herbivore des ZM représente 20 % des 14,6 millions d'UGB en France. Il est en baisse de 7 % en ZM et de 4 % en haute-montagne (HM). Parmi ces herbivores, 73 % sont des bovins, dont 18 % de races laitières.
Le cheptel laitier a diminué de 13 % entre 2000 et 2010 (contre -11 % au niveau national) et le nombre de producteurs de lait de 33 % (contre -36 % au national). Au total, la taille moyenne des troupeaux de vaches laitières a progressé de 30 % pour atteindre 35 VL (contre 48 HZM).
Le cheptel allaitant recule de 3,7 % (contre 5 % au national), comme le nombre d'éleveurs (-30 % entre 2000 et 2010, comparable au national).
Plus de 90 % des brebis laitières françaises et 34 % des brebis nourrices sont en ZM. Le cheptel s'est stabilisé à 1,3 million de têtes. En dix ans, le nombre d'éleveurs a chuté de 29 % pour les brebis nourrices et de 14 % pour les laitières. Le troupeau moyen s'établit à 109 têtes pour les nourrices et 268 pour les laitières.
Une main d'œuvre plus familiale
Quelque 151.000 personnes travaillent de manière permanente dans les exploitations en ZM, soit 16 % de l'ensemble des actifs permanents métropolitains. Cela représente 1,84 actif par exploitation, un ratio légèrement inférieur à la moyenne nationale (1,97). Les chefs d'exploitation et coexploitants constituent les 2/3 de l'ensemble des actifs permanents en ZM (contre 62 % HZM). L'aide familiale (conjoint non exploitant et autres actifs familiaux) est aussi plus présente en ZM et davantage encore en HM, confirmant le caractère plus familial des exploitations montagnardes. A contrario, les salariés permanents y sont plus rares (1,28 UTA en moyenne). A noter, également, que 19 % des exploitants sont pluriactifs, contre 17 % HZM).
Des systèmes de productions différents
Plus des 2/3 des exploitations sont spécialisées en élevage (contre plus d'1/3 seulement à l'échelle de la métropole).
Les bovins-lait sont omniprésents dans le Jura où le lait est essentiellement utilisé pour la fabrication de fromages d'appellation.
Les bovins-viande sont plus représentés dans le Massif Central et la Corse.
Les ovins sont concentrés dans les alpages de HM des différents massifs ainsi que dans le sud du Massif Central.
Les exploitations de montagne sont mono-spécialisées : 9 % seulement combinent plusieurs orientations de type polyculture et/ou polyélevage (contre 13 % HZM), avec des diversités au sein même des massifs en fonction de la topographie, des conditions climatiques ou encore de la nature et de l'exposition des sols.
24 % de vente directe
La vente en circuit court (dont le vin) est plus répandue en ZM que dans les autres zones (24 % contre 16 %). Elle atteint 40 % dans les ZHM des Alpes du Nord et des Pyrénées, et 73 % en Corse, mais seulement 13 % dans le nord du Massif Central.
La part des exploitations ayant une activité de diversification est de 16 % en ZM (contre 11 % au national). La principale diversification concerne la transformation des produits laitiers à la ferme (1 ferme sur 10). L'agrotourisme est exercé par 5 % des exploitations, contre 3 % ailleurs.