C'est un problème d'interprétation des textes sur le classement des croisés à l'abattoir qui est à l'origine de la polémique lancée la semaine dernière par Yves Sauvaget, éleveur dans la Manche et responsable de la commission laitière de la Confédération paysanne. Ce producteur reproche à l'abattoir de Kerméné, propriété du groupe Leclerc, d'avoir classé, l'été dernier, deux de ses vaches laitières croisées en type viande.
« Si ces vaches ont été considérées comme de type viande, c'est à cause d'une ambiguïté dans les textes, explique Marc Pages, le directeur adjoint d'Interbev. Une ambiguïté sur le type racial qu'on attribue, à l'abattoir, à ces croisés dont le code racial est 39. Dans le cas présent, il s'agit de deux vaches issues d'un père montbéliard et d'une mère croisée montbéliard x prim'holstein. »
Depuis 2008, la logique voudrait que ces animaux croisés soient considérés comme de type mixte puisque le croisement intègre du sang montbéliard. « Mais les textes de FranceAgriMer, datant d'avant 2008, considéraient que ces animaux issus de croisés soient classés comme type viande, poursuit Marc Pagès. Quelques logiciels n'avaient pas été adaptés à l'évolution des textes. Nous avons transmis le message aux abatteurs. »
Ainsi, les bovins issus d'un croisé laitier et d'un animal de race mixte devraient se voir attribuer le type mixte à l'abattoir. Et ceux issus d'un croisé avec un bovin de type viande, le type viande.
« Sur les 4 millions de bovins abattus en France en 2012, environ 100.000 sont issus d'un parent croisé avec un autre parent laitier pur ou mixte pur, reprend-il. Dans le cas présent, cette confusion n'a eu d'incidence, ni pour l'éleveur, ni pour le consommateur. Ces vaches ont été achetées pour fabriquer de la viande hachée bio. Que ce soit pour la tarification ou l'information du consommateur, le type racial ne servait à rien. Rappelons d'ailleurs que sa mention n'est pas obligatoire. »
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