Les exportations d'éthanol de canne à sucre du Brésil ne dépasseront pas 20% de sa production dans les prochaines années, car la priorité est l'approvisionnement du marché intérieur, a estimé lundi le président de l'organisation de la filière de la canne à sucre, Eduardo Pereira de Carvalho.
«La priorité est de conquérir le marché intérieur», a indiqué le président de l'Unica, lors d'une conférence de presse.
L'éthanol entre à hauteur de 20-25% dans la composition de l'essence ou est utilisé à l'état pur par les voitures bicarburants. Les voitures équipées de moteurs «flex-fuel», permettant de rouler à l'essence additionnée de 20-25% d'alcool ou à l'éthanol pur, représentent déjà 15% du parc automobile brésilien.
Cette flotte se développe «à une vitesse vertigineuse», a souligné M.Carvalho, puisque 85% des voitures vendues tous les mois sont bicarburants. En outre, seules 70% des voitures flex-fuel roulent à l'alcool, les autres consomment encore de l'essence, un marché que l'Unica entend conquérir.
«Nous ne croyons pas à une révolution des exportations dans un avenir proche», a-t-il ajouté. «Je ne pense pas qu'elles puissent croître au-delà de 20% de la production dans les cinq ou six prochaines années», a indiqué M. Carvalho.
Selon lui, le Congrès américain n'approuvera pas avant 2009 une réduction des tarifs douaniers (0,54 dollar par gallon) qui frappent les importations d'éthanol en provenance du Brésil. Il table sur une ouverture progressive du marché américain à partir de 2012 à l'éthanol brésilien.
Il a reconnu que si les taxes américaines étaient levées du jour au lendemain, «cela provoquerait des perturbations de marché ici et là-bas».
En 2006, le Brésil a exporté 3,5 milliards de litres d'éthanol dont près de 2 milliards vers les Etats-Unis, sur une production de près de 18 milliards de litres.