Le Farm Bill en place depuis 2002, et qui aurait dû prendre fin le 30 septembre 2007, a été prolongé jusqu'à la mi-mars. C'est donc la dernière ligne droite au Congrès américain. La Chambre des représentants et le Sénat tentent d'harmoniser les projets qu'ils ont respectivement voté en juillet et en décembre pour la politique agricole américaine 2008-2012.
«Malgré un contexte propice aux réformes outre-Atlantique avec des prix mondiaux élevés, un dollar faible et un déficit budgétaire croissant, aucun bouleversement n'est attendu», a indiqué mardi Charles Hanrahan, du centre de recherche du Congrès américain. Tous les mécanismes d'aides habituels et de protection des agriculteurs seraient reconduits (aides directes couplées, soutiens en cas de baisse des prix du marchés...), ainsi que les soutiens aux assurances agricoles, les aides agri-environnementales et les programmes d'aide alimentaire.
Malgré leurs ressemblances, les deux projets ne se superposent pas vraiment: les priorités d’action ne sont pas toujours les mêmes. Par exemple, la Chambre voudrait accroître davantage les programmes domestiques d’aide alimentaire alors que le Sénat souhaite introduire un fonds annuel de gestion des calamités agricoles.
«Mais quel que soit le projet, le cadre budgétaire, de l’ordre de 290 milliards de dollars sur cinq ans, se situe à une dizaine de milliards au-delà de l’estimation faite par l’administration fédérale de ce que coûterait la reconduction à l’identique de la politique actuelle», a rappelé Charles Hanrahan.
Un écart qui accroît la pression fiscale dans le pays, ce qui incite Georges W. Bush à menacer le Congrès d'un veto s'il ne revoit pas ses prétentions. Le président reproche également aux deux projets de ne pas être suffisamment réformateurs. «Il veut un accord à l'OMC dans son leg, a ironisé Charles Hanrahan. Tout peut donc encore changer.»