Lors de la présentation de l’ouvrage publié par l’Insee « Agriculture Nouveaux Défis » mardi 9 janvier, les experts de l'institut national de la statistique ont passé en revue le secteur agricole : démographie, revenus, soutiens publics, commerce extérieur…
Ils ont montré que les 15 170 € de DPU à recevoir en moyenne par exploitation en 2009 représenteraient 61 % du revenu des exploitations agricoles (simulations réalisées à partir du réseau Rica). Les aides découplées s’élèveraient à 26 600 € par exploitation en grandes cultures (98 % du revenu), à 13 300 € en viande bovine (76 %), à 20 400 € en lait (92 %) et à 9 700 € (56 %) en viande ovine.
L’Insee confirme que la nouvelle réforme de la Pac n’entraînera pas de déprises des terres. La stabilisation de la production agricole contribuera en revanche à maintenir le solde du commerce extérieur à un niveau inférieur à celui de 2004 qui était de 11 milliards d’euros.
Les experts de l’Insee ont par ailleurs montré que l’objectif de la Pac de garantir la parité des revenus entre les ménages d’agriculteurs et de non agriculteurs s’éloigne.
Seule la pluriactivité permet aux ménages d’agriculteurs d’atteindre un niveau de vie supérieur à la moyenne nationale (28 400 € par an et par ménage). Il est de 36 400 € dans les ménages d’agriculteurs pluriactifs et de seulement 22 600 € pour les monoactifs. En 2003, les revenus agricoles représentaient 53 % du revenu des ménages contre 67 % en 1997.
Les revenus non agricoles maintiennent tant bien que mal le niveau de vie des ménages d’agriculteurs. Mais la baisse du revenu agricole a été si forte entre 1997 et 2003 que les revenus non agricoles ont à peine compensé le manque à gagner.
La pluriactivité réduit néanmoins la pauvreté : près de 15 % des ménages agricoles ont un niveau de vie inférieur à 7 740 € par an. Ils sont 26 % parmi les monoactifs et 9,3 % parmi les pluriactifs.
Selon l’Insee, les logements des agriculteurs sont moins confortables que la moyenne de la population. La moitié des maisons d’habitation a été construite il y a plus de 50 ans et 20 % d’entre elles n’ont pas de chauffage central. En revanche, 62 % des agriculteurs ont un ordinateur et 50 % d’entre eux sont connectés à internet.