Le monde agricole attend davantage de soutien de l'Union européenne face à l'embargo russe sur l'agroalimentaire et demande aux responsables français d'insister pour que le budget agricole communautaire ne soit pas le seul sollicité.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, doit rencontrer les professionnels du secteur mercredi à 15h30 afin de faire un point sur la situation, avant une réunion au sommet à Bruxelles vendredi. « Ce ne peut être le seul budget agricole de l'UE qui supporte le poids de cet embargo ; la Commission devra mettre la main à la poche », a estimé devant la presse, à quelques heures du rendez-vous, Philippe Mangin, le président de Coop de France. « Il faut convaincre Bruxelles de sortir du seul budget agricole et c'est ce que la France doit obtenir », a-t-il insisté.
Guy Vasseur, président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), a formulé la même demande lors d'une conférence de presse : « Cet embargo n'est pas du seul ressort de l'agriculture. Même si les agriculteurs sont allés à la conquête du marché russe, ils ne sont pas les seuls. Or, pour le moment, ce sont les seuls impactés », a-t-il martelé. Claude Cochonneau, vice-président de l'APCA, a en outre demandé des « reports d'échéances » des cotisations car la rentrée s'annonce « difficile » pour nombre de producteurs.
Des prix de retrait insuffisants
Pour Philippe Mangin, le ministre doit aussi « obtenir que soient revus les modalités de fixation et le montant des prix de retrait » des marchandises encalminées du fait de l'embargo, tels les fruits et légumes, particulièrement affectés cet été et hautement périssables. Les prix de rachat d'une partie des stocks ainsi retirés du marché, fixés par Bruxelles dans l'urgence en août, « n'incitent pas les producteurs à y recourir », assure le président de Coop de France.
En représailles à des sanctions économiques liées à la crise ukrainienne, la Russie a décrété, début août, un embargo sur les produits alimentaires occidentaux, partiellement allégé depuis mais qui frappe surtout les viandes et poissons, les produits laitiers ainsi que les fruits et légumes en provenance de l'Union européenne, des États-Unis, de l'Australie, du Canada et de la Norvège.