Face à la pénurie de porcelets et aux risques sanitaires liés aux importations, les acteurs de la filière porcine mettent en place un dispositif pour protéger le statut sanitaire de la région.
« Nous sommes structurellement en déficit de porcelets avec un cheptel de truies qui a baissé ces dernières années », a déclaré Marcel Corman, président de l'OVS Porc Bretagne, organisme à vocation sanitaire (1), le 16 mars 2012. Une situation qui risque de s'aggraver avec l'arrêt du naissage dans certains élevages compte tenu de la réglementation relative à la mise aux normes concernant le bien-être applicable au 1er janvier 2013.
Déjà, des porcheries d'engraissement restent vides. « Cette pénurie, accompagnée d'une hausse durable des cours, pourrait déclencher un flux d'importation de porcelets sur la Bretagne », alerte le président de l'OVS Porc.
Ces mouvements d'animaux font peser une menace sur le plan sanitaire et compromettent la situation des 3.200 éleveurs naisseurs-engraisseurs si aucune précaution n'est prise. « Nous devons redoubler de vigilance lors des importations pour garder notre bon état sanitaire », rappelle Marcel Corman.
Ces vingt dernières années, deux événements ont déstabilisé l'élevage porcin : le SDRP importé en 1991 et la fièvre aphteuse importée en 2001, avec le blocage des exportations et la chute des cours.
Les textes réglementaires protègent le cheptel porcin concernant certaines maladies (maladie d'Aujeszky, peste porcine, fièvre aphteuse), mais il n'en est rien pour d'autres pathologies (SDRP, dysenterie…).
« Les importations sont un risque majeur si l'état sanitaire des animaux introduits n'est pas connu », poursuit Marcel Corman. L'OVS a décidé la mise en place d'un dispositif. « Nous avons élaboré des attestations sanitaires à faire signer par l'éleveur d'origine, son vétérinaire et le négociant transporteur », explique Mélanie Liber, vétérinaire de l'AVPO (Association des vétérinaires exerçant en en productions organisées).
Les mouvements doivent être tracés dans la base de données BD porc. « A l'arrivée des animaux, il est nécessaire de respecter les principes de la quarantaine et de signaler les comportements anormaux au vétérinaire », précise-t-elle.
L'OVS a demandé aux organisations de producteurs d'intégrer ces attestations dans leur cahier des charges et de le transmettre signé avant toutes importations de porcelets.
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(1) L'OVS regroupe UGPVB, AVPO, GTV Bretagne, ADILVA, AFAB, AFLABV, EDE, OP, UBAP.