« La filière porcine semble être sur la bonne voie pour atteindre l'objectif du plan Ecoantibio2017 de réduction de 25 % en cinq ans » de la consommation d'antibiotiques, a indiqué l'Institut du porc (Ifip) à l'occasion des 46es Journées de la recherche porcine (JRP 2014) qui ont réuni 450 personnes (dont 20 % d'étrangers) les 4 et 5 février 2014 à Paris.
L'exposition des porcs aux antibiotiques a diminué de 9 % entre 2010 et 2011 et de 29 % entre 2007 et 2011, a constaté une équipe de l'Ifip, après exploitation des données fournies par la base de Gestion technico-économique (GTE).
« Les premières mesures volontaires mises en place par les professionnels de la filière porcine et les vétérinaires dès 2011 ont favorisé la prise de conscience, par les prescripteurs et les éleveurs, de la nécessité d'une utilisation raisonnée et limitée des antibiotiques », écrit l'équipe d'Isabelle Corrégé (Ifip, Le Rheu) dans sa communication aux JRP.
« Cette évolution s'explique également par l'amélioration du statut sanitaire des élevages constatée depuis quelques années, qui se traduit par une diminution des taux de mortalité et par l'amélioration de certains indicateurs technico-économiques. [...] Le développement de nouveaux vaccins (vis-à-vis du PCV2, du SDRP et de l'iléite) intervient aussi, comme le montre l'augmentation des dépenses de vaccins, et ce malgré l'arrêt de la vaccination contre la maladie d'Aujesky. »
Depuis dix ans, le niveau des traitements curatifs a diminué de plus de 40 % dans la filière porcine, souligne encore l'Ifip.
Une seconde étude, coordonnée par l'Anses (1) et l'Ifip, présentée comme « la première analyse des motifs de traitement antibiotique dans les élevages de porcs français », indique que « les antibiotiques critiques (céphalosporines de troisième et quatrième générations et fluoroquinolones) sont utilisés dans une minorité d'élevages [...], dans des quantités inférieures aux familles [d'antibiotiques] recommandées en première intention ».
Cette étude rappelle également que la France – contrairement au Danemark – refuse l'utilisation d'oxyde de zinc à des doses élevées dans l'alimentation pendant les 14 jours suivant le sevrage pour prévenir les diarrhées, ce qui entraîne une consommation supérieure d'antibiotiques pendant cette phase critique du cycle d'élevage.
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(1) Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.