La compétitivité des filières animales françaises décroche, vis-à-vis notamment du Benelux ou de l'Allemagne. Les fabricants d'aliments (Snia) sonnent l'alarme et avancent des solutions.
Sans élevages, pas de fabricants d'aliments composés. Et réciproquement, au moins dans les filières hors sol. Cette équation est au cœur de la réflexion du Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia), qui réunissait son assemblée générale, le vendredi 31 mai 2013 à Paris.
« Le déclin de l'élevage continue », alerte le président du Snia, Alain Guillaume, qui évoque le repli du nombre de porcs élevés en France, ou la part croissante des importations (en provenance de la Belgique ou de l'Allemagne) dans la consommation nationale de poulet (45 % pour le frais). « L'avantage de coût de la France a disparu », constate Christian Renault, du bureau d'études AND, alors même que les aliments composés – qui représentent jusqu'à 80 % du coût de production d'un animal – y restent meilleur marché qu'ailleurs, ne serait-ce qu'en raison de la forte disponibilité locale en céréales.
Sauf à risquer le « hors-jeu », les élevages français doivent grandir, affirme Christian Renault, qui suggère une superficie minimale de 5.000 m² en volaille, contre une moyenne actuelle de l'ordre de 1.500 m². On est encore loin du modèle qui fait consensus dans le Benelux, à savoir un élevage employant quatre personnes à plein temps, produisant 6.700 porcs, 240.000 poulets ou 1.700 veaux, ou élevant 320 vaches laitières ou 125.000 poules pondeuses... Les élevages doivent non seulement grandir, mais encore se moderniser. En résumé, il faut investir dans la production, mais aussi saturer les outils industriels d'abattage-découpe ou les usines d'aliments.
Le Snia ne pense pas autre chose, même s'il le dit moins brutalement, dans les « dix-huit mesures pour l'élevage » qu'il avait dévoilées en décembre 2012. S'il donne acte au gouvernement de ses efforts pour réorienter la Pac vers l'élevage, en revanche il ne digère pas l'instauration, le 1er octobre prochain, de l'écotaxe sur le transport routier, qui devrait coûter environ 20 millions d'euros par an aux fabricants. Soit environ 1 euro par tonne d'aliment. Une nouvelle charge d'autant plus mal venue que la profession fait face à une « augmentation alarmante de ses encours » en élevage, souligne le président du Snia. « Les banquiers ne font pas leur travail », lâche-t-il.
Alain Guillaume se dit également « préoccupé par le taux de protéines » (sous-entendu, insuffisant) des céréales livrées aux fabricants d'aliments. Il souhaiterait une « référence dans les contrats », tout écart par rapport aux attentes faisant l'objet d'une réfaction ou d'une bonification.
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le SNIA prêche pour son sein !
mardi 04 juin 2013 - 11h23
Si nous importons 45% de volaille en frais,c'est surtout que nous ne sommes pas compétitifs à cause DES CHARGES ET DES SALAIRES qui ne sont pas les mêmes.Quant aux élevages CONCENTRATIONNAIRES ET INDUSRIELS que vous suggérez(dont les produits seront vendus comme étant fermiers), avez vous pensé aux risques de maladies qui deviendront rapidement des pandémies ?.,il sera obligatoire d'utiliser plus d'ANTIBIOTIQUES et autres SALOPERIES .Quant aux gens que allez mettre au chômage , c'est pas grave! Vous dites également qu'il faut que les paysans investissent, mais dans quel intérêt si ce n'est le VOTRE ? Et aussi celui des BANQUES ! Vous leur proposerez ensuite des contrats dans lesquels ils gagneront tout juste de quoi rembourser leur prêts et vous en ferez des ESCLAVES au service de vos firmes.Vous parlez également de l'écotaxe,1 e la tonne vous paraît énorme,mais c'est peu par rapport à ce que vous gagnerez sur le dos des PAUV'CONS qui vous suivront,et la FRANCE deviendra un désert agricole il n'y aura plus que de l'industrie et des jachères !