« L'élevage a un avenir à écrire », a déclaré Jean-Louis Peyraud, de l'Inra, aux Journées 3R (Rencontres Recherches Ruminants), à Paris, le 4 décembre 2013. Avec Bertrand Hervieu, vice-président du Conseil général de l'agriculture, Luc Guyau, ancien président de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et de la FNSEA, et Jean-Jacques Soula (ministère de l'agriculture), il a dressé un état des lieux de l'élevage et évalué les perspectives de développement.
En ligne de mire : l'accroissement de la demande mondiale, et des besoins alimentaires. « Aujourd'hui, nous sommes 7 milliards d'humains, affirme Luc Guyau. En 1950, nous étions 2,5 milliards. Demain, nous serons 9 milliards. Nous devons produire plus, avec moins. »
Au fil du débat, les intervenants ont abordé les questions techniques, sociologiques et politiques qui favorisent ou freinent le déploiement des filières d'élevage. Pour Jean-Louis Peyraud, l'élevage français peut encore gagner en compétitivité : « Valoriser les fourrages et les légumineuses, sélectionner des animaux robustes, réduire les émissions d'élevage, augmenter la productivité du travail et intégrer l'exploitation dans le territoire sont autant de leviers techniques sur lesquels nous pouvons nous pencher. »
A l'échelle mondiale, Jean-Jacques Soula et Luc Guyau regrettent que l'élevage souffre d'un manque de cohésion au sein de sa gouvernance. « L'élevage a toute sa place dans le système agricole, lance Luc Guyau. Il représente une sûreté économique, climatique, sociale... N'oublions pas que, dans certains pays, l'animal est encore un outil de traction. C'est un véritable capital. Certaines régions, qui ont perdu leur élevage, se sont appauvries car toute leur économie reposait sur cette filière. Pourtant, au sein des débats internationaux, il n'est pas bien traité. A la FAO, il n'y a même pas de commission spécialisée. C'est un sous-sujet qui prend des proportions qui ne sont plus supportables. Notre objectif est de remettre l'élevage à l'affiche. »