« Alors que chaque semaine apporte son lot d'annonces de nouvelles ponctions sur l'économie des territoires, les acteurs nationaux et régionaux des filières agricoles et agroalimentaires, réunis à l'occasion du Space, disent "Stop". L'application de la taxe sur le transport est l'épée de Damoclès de notre secteur », écrivent la FNSEA, Coop de France et l'Ania dans un communiqué du 12 septembre 2013.
« Le contexte économique et social actuel, particulièrement dégradé, est la conséquence directe du cumul, depuis une dizaine d'années, de normes abusives diverses et d'une fiscalité de plus en plus incohérente, qui ne permettent plus aux acteurs économiques d'investir. Or, nous subissons aujourd'hui en accéléré ce qui nous a été distillé progressivement sur une longue période : les mêmes causes produisant les mêmes effets, la disparition d'activités se vit également en accéléré ! »
« La nouvelle taxe, supposée entrer en vigueur le 1er janvier prochain, est l'illustration parfaite de ces errements. L'intention de départ consistant à trouver de nouveaux financements pour développer des alternatives au "tout-routier" a été comprise en son temps. Cette intention est aujourd'hui totalement dévoyée et aboutit à une pression fiscale nouvelle insupportable, qui pèsera au minimum 5 à 10 % du coût de transport des entreprises dont les marges sont déjà faibles. »
« Depuis cinq ans, la situation économique a profondément changé. Le secteur est durablement pénalisé par des volumes de productions animales en baisse constante depuis plusieurs années, l'impossibilité de répercuter l'augmentation des coûts de revient (et notamment l'évolution toujours à la hausse de beaucoup de matières premières). Pour exemple, lors des dernières négociations, les industriels ont dû prendre à leur charge plus de 60 % du renchérissement constaté des matières premières. »
« Avec la concentration des activités agricoles et agroalimentaires, l'importance du fret expédié, le trafic récurrent autour des exploitations agricoles, le secteur agricole et agroalimentaire se trouve effectivement particulièrement pénalisé. Les entreprises et exploitations agricoles n'ont pas la capacité à payer ce qu'elles considèrent comme un nouvel impôt qui ne fera que renforcer les pertes de compétitivité déjà enregistrées et induire de nouvelles suppressions d'emplois. »
« Alors que le redressement productif est la priorité du gouvernement, y compris en améliorant la balance commerciale française, et que des travaux sur la compétitivité de l'agriculture et de l'agroalimentaire ont été engagés au moyen d'un nouveau contrat de filière, nous ne comprenons pas qu'une décision impliquant une charge supplémentaire, qui ne pourra pas être répercutée, soit envisagée. »
« Dans ce contexte, Coop de France, l'Ania, la FNSEA considèrent que la mise en application de l'écotaxe sur les poids-lourds risque d'engager définitivement le secteur agroalimentaire dans la voie du déclin et de réduire encore les chances de survie de beaucoup d'entreprises et d'exploitations, à un moment où, à l'inverse, il est absolument nécessaire de redonner des marges de manœuvre et de compétitivité. »
« Nous avons entendu le report au 1er janvier 2014, il ne nous satisfait pas. C'est pourquoi, dans l'immédiat, afin de ne pas aggraver une situation déjà très dégradée et dans l'attente d'une reprise significative de la croissance qui permettrait de réévaluer la situation, nous demandons la "mise à zéro" de la nouvelle taxe sur le transport. Nous ne comprendrions pas que les annonces qui seront faites demain par le Premier ministre n'intègrent pas cette demande de mise à zéro », conclut le communiqué.