Le président du conseil régional de la Bretagne, Pierrick Massiot (PS), a réclamé, vendredi, un transfert de l'écotaxe, vivement contestée dans la région, sur la distribution, en partie responsable selon lui des difficultés rencontrées par des industriels de l'agroalimentaire.
« L'écotaxe doit être réformée pour ne pas peser sur les industriels, notamment de l'agroalimentaire qui [...] ont du mal à investir », a affirmé Pierrick Massiot sur l'antenne d'Europe 1.
M. Massiot avait demandé la semaine dernière un moratoire sur cette mesure qui cristallise les oppositions en Bretagne depuis plusieurs mois. « Il n'est pas raisonnable de demander de nouvelles dérogations bretonnes, parce que cela susciterait, normalement, les revendications d'autres régions », a-t-il affirmé. « Il faut trouver un mécanisme national. Celui que j'ai proposé à Matignon était le fait de reporter sur la distribution ce que le ministère des Transports lui-même reconnaît être une augmentation sur le produit fini de l'ordre de 0,1 à 0,4 % », a expliqué Pierrick Massiot.
« Si on demande aux industriels de se moderniser, il faut aussi qu'ils aient des marges », a expliqué le président du conseil régional de la Bretagne, qui souligne « que les difficultés actuelles des comptes d'exploitation de beaucoup d'industries en agroalimentaire » viennent « notamment des faibles marges que leur consent la grande distribution ».
Interrogé sur l'attitude de Michel-Edouard Leclerc qui encourage à manifester contre l'écotaxe, M. Massiot a estimé qu' « il y a beaucoup d'hypocrisie dans ce comportement dans la mesure où, en amont de tout cela, la grande distribution a largement contribué aux difficultés de l'agroalimentaire ».
Pierrick Massiot a également demandé une réorientation du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) dont bénéficie la grande distribution : « Je suis convaincu qu'il est possible de récupérer un bon paquet de milliards (qu'on pourrait) réorienter sur le contrat de plan État-Région, sur les programmes d'investissements d'avenir et éventuellement sur l'appui aux collectivités qui investissent », a-t-il assuré.
« Il y a une nécessité d'obtenir des financements pour désenclaver la Bretagne et l'écotaxe a ce but », a-t-il par ailleurs indiqué. « Je ne peux pas [...] dire à la fois que je suis contre et demander à ce que l'État finance les infrastructures », a-t-il noté.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a pour sa part souligné, vendredi dans une interview à Ouest-France, que l'écotaxe « est indispensable pour nos infrastructures, pour l'ensemble du pays, y compris la Bretagne ».
Il ne comprend rien
lundi 28 octobre 2013 - 10h12
Le Président de la région Bretagne montre qu'il n'y connait rien à l'économie: si l'écotaxe est répercutée sur la distribution, celle ci ira se fournir ailleurs, au meilleur prix, et les filières agro alimentaires n'auront plus que leurs yeux pour pleurer. N'oublions pas que la distribution est fortement incitée à proposer des prix bas pour que les consommateurs puissent eux aussi, survivre. En Espagne, avec le même caddie, vous arrivez à 20-30 euros de moins qu'en France. Mais à tous les échelons, les taxes y sont également plus faibles.