« Si les ressources françaises en eau sont globalement suffisantes, il existe des écarts importants entre les régions et selon les périodes de l'année », selon une étude menée par l'Onema et l'Irstea sur la période 1968-2007 auprès de 236 stations hydrométriques. Cette étude confirme une raréfaction de la ressource en eau et une aggravation des étiages dans plusieurs régions de la moitié sud de la France.
Selon l'étude, il existe une séparation nord-sud marquée, avec une tendance à l'aggravation de la sévérité des étiages (point le plus bas de l'année) dans plusieurs régions de la moitié sud de la France, notamment dans les Pyrénées, le Massif central et le Jura, ainsi qu'en Aquitaine et sur le pourtour méditerranéen.
Les cours d'eau alimentés par la neige des Alpes et des Pyrénées n'en sont cependant pas victimes. Les évolutions significatives de la sévérité des étiages sont bien moins nombreuses dans la partie nord du pays.
Contrairement à la sévérité des étiages, l'évolution de leur saisonnalité n'a pas de structure géographique particulière. A l'échelle de la France, la tendance la plus marquée concerne le début de la période d'étiage, qui semble se décaler vers plus de précocité sous la moitié sud-est du territoire ainsi que sur quelques cours d'eau bretons. Ce décalage est moins marqué pour le centre de l'étiage, et devient peu significatif pour la fin de l'étiage.
Aucune tendance significative n'est détectée sur le nord de la France concernant la moyenne annuelle de débit. En revanche, on observe de nombreuses tendances significatives à la baisse dans la partie sud, et plus précisément dans les Pyrénées, les Cévennes et le Massif central. Remarquons par contre que les changements ne sont pas significatifs pour les stations purement nivales des Pyrénées et des Alpes.
Comme pour les indices décrivant les basses et les moyennes eaux, on peut distinguer une division nord-sud concernant les hautes eaux, c'est-à-dire le débit maximal annuel : dans la partie nord, les tendances, bien que souvent non significatives, sont généralement positives. Plusieurs tendances cohérentes à la hausse peuvent notamment être observées dans le nord-est du pays. Inversement, les tendances sont généralement négatives dans la partie sud du pays, avec des regroupements cohérents de tendances à la baisse dans les Pyrénées ou le Massif central.
« Bien que l'attribution au changement climatique ne soit pas établie », il existe « une situation de tension sur la ressource » qui appelle « des actions volontaristes de préservation et d'économie d'eau » pour faire face à l'ensemble des usages, concluent-ils.