Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a reçu, jeudi, les représentants de la production viticole et du négoce. Il a annoncé la mise en place d'une plate-forme commune avec les Italiens, les Allemands, les Espagnols et les Français pour défendre, auprès de la Commission européenne, le maintien des droits de plantation pour toutes les catégories de vins.
On dit souvent d'une première impression qu'elle est essentielle. Une chose est sûre, cette première rencontre entre le ministre de l'Agriculture et les représentants de la profession viticole s'est bien passée. La conférence de presse organisée à l'issue de cette réunion s'est déroulée de manière détendue, sur le perron du ministère. Et comme pour montrer la bonne entente entre le ministre et les représentants professionnels, Stéphane Le Foll a répondu aux questions des journalistes aux côtés de Jérôme Despey, président du conseil spécialisé du vin de FranceAgriMer.
Le ministre a annoncé « la mise en place d'une plate-forme commune avec l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la France » pour défendre les droits de plantation auprès de la Commission européenne. « Il reste deux groupes à haut niveau pour trouver une alternative à [leur] disparition », a rappelé Jérôme Despey. « Avec cette plate-forme, nous espérons pouvoir recentrer les débats puisque nous allons montrer que les principaux pays producteurs de vins en Europe ont la même façon de voir les choses sur le sujet. » A cette occasion, le ministre a affirmé qu'il fallait « maintenir les droits sur l'ensemble des segments de marché », à savoir les vins d'appellation, les vins à indication géographique protégée (IGP) et les vins sans IG.
La conférence de presse a été aussi l'occasion de réviser les prévisions de récolte. « La prochaine vendange devrait être en volume exceptionnellement basse », a déclaré le ministre. Confirmation par Jérôme Despey : « Ce devrait être la plus petite récolte enregistrée depuis 1991 », laquelle avait été fortement impactée par le gel. Les dernières estimations citées par ces deux responsables font état d'une récolte de 2012 « autour de 42,5 millions d'hectolitres, avec 12,1 Mhl attendus dans le Languedoc-Roussillon ». Pour Jérôme Despey, compte tenu des faibles volumes attendus, « il n'y a aucune raison pour que les marchés soient dans une situation difficile dans les mois à venir ».
Concernant la région du Midi qui doit faire face, ces derniers mois, à des retards de retiraison de la part du négoce, il a été convenu qu'il n'y aurait pas d'aide au relogement des vins mais que, d'ici à quelques mois, un nouveau point serait effectué pour tenir compte des éventuelles « situations particulières de ceux qui auraient des problèmes de trésorerie ».
Autre sujet de satisfaction pour les professionnels viticoles : le ministre s'est déclaré prêt à défendre, dans le cadre de la Pac, le maintien d'une organisation commune du marché (OCM) spécifique à la filière du vin.
Enfin, les professionnels ont exposé leur inquiétude sur une éventuelle taxation supplémentaire de la filière, qui pourrait être envisagée dans le cadre de la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale.