Le groupe volailler Doux, placé en redressement judiciaire depuis vendredi, a évoqué mardi de possibles licenciements lors d'un comité central d'entreprise (CCE) à son siège de Châteaulin.
« Il ne faut pas se voiler la face, il y a du licenciement dans l'air. [...] Ils [la direction] vont commencer (les suppressions d'emplois) par le siège administratif avant d'atteindre les sites. Personne n'est à l'abri au sein du groupe Doux », a affirmé la déléguée syndicale de FO, Nadine Hourmant, à l'issue du CCE extraordinaire convoqué mardi, quatre jours après la mise en redressement judiciaire du groupe familial.
« Nous n'avons pas pu nous engager sur le fait qu'il n'y aurait pas de plan social, mais sachez qu'aujourd'hui ce n'est pas à l'ordre du jour », selon des déclarations contradictoires à l'AFP d'un porte-parole de Doux.
Les dirigeants du groupe familial, qui emploie 3.400 personnes, voulaient obtenir des organisations syndicales la signature d'une motion de confiance, ce que ces dernières ont unanimement refusé d'accorder.
Le texte, présenté par le président fondateur du groupe, Charles Doux, proposait des engagements sur « le maintien des emplois, l'absence de démantèlement du groupe, le refus de présences minoritaires financières ou industrielles au conseil d'administration et la conservation des marques du groupe Doux », selon les organisations syndicales.
« Mais, en fin de réunion, on nous a annoncé une première vague de licenciements (dans l'administratif). On ne peut pas cautionner des choses comme ça », s'est indigné le délégué central syndical CGT, Raymond Gouiffès. « On était d'accord sur tout » avant qu'un cadre de la direction n'évoque l'éventualité de suppression d'emplois administratifs, a-t-il ajouté.
Même son de cloche du côté de la CFDT : « Nous voulions préserver les emplois mais on va dans une direction complètement différente. Moi, je ne ne cautionne pas ça », a déclaré à la presse son délégué, Jean-Luc Guillart.
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a demandé mardi au gouvernement d'initier une réflexion plus large, « un peu plus fondamentale » et « un peu plus structurante » sur l'avenir de la filière avicole en France, à la suite des difficultés du groupe Doux.
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