Les élus CGT et FO du comité d'entreprise (CE) du site Doux de Châteaulin (Finistère) ont interjeté appel, lundi, du jugement du 1er août du tribunal de commerce de Quimper ayant notamment liquidé le pôle frais du volailler breton, menaçant près d'un millier de salariés.
L'appel a été formulé au nom du CE par lettre recommandée auprès de la cour d'appel de Rennes qui examinera la validité de la procédure. Il est non-suspensif du jugement qui comprend également le maintien de la période d'observation pour les autres sociétés du groupe jusqu'au 30 novembre, selon une source judiciaire.
« C'était important de le faire au moins pour le principe et pour montrer notre désaccord sur ce qui s'est passé depuis quelques mois. Ceux qui ne sont repris par personne ont beaucoup de soucis et sont très nombreux », a commenté Véronique Rives, représentante CGT au CE. « Même dans le plan de continuation, on ne sait pas de quoi demain sera fait », a-t-elle ajouté.
De son côté, Nadine Hourmant, secrétaire FO du CE de Châteaulin, site abritant le siège du leader européen de la volaille, a indiqué ne pas être « satisfaite sur le volet social ». « Quand on voit comment ça se passe pour le pôle frais, qui nous dit qu'on sera là encore au 1er décembre ? On n'a aucune garantie, aucune visibilité, il y a beaucoup trop d'inquiétude par rapport à notre devenir professionnel ».
Le jugement du 1er août donnait dix jours à d'éventuels repreneurs du pôle frais de Doux pour se faire connaître. Cinq offres sérieuses de reprise partielle, ainsi qu'une sixième offre irrecevable en l'état, ont été déposées vendredi dernier, menaçant plus d'un millier d'emplois sur 1.700. Les syndicats CGT du groupe Doux ont déploré « le processus de dépeçage du groupe », FO « un massacre », et la CFDT des offres « a minima ».
Les groupes Duc, Glon Sanders (filiale de Sofiprotéol) associé à Duc, Axéréal, LDC et Tallec ont déposé des offres séparées de reprise partielle portant sur les sites de Clémont (Cher), Sérent (Morbihan), Laval (Mayenne), Boynes (Loiret) et Amilly (Loiret).
L'abattoir de Blancafort, dans le Cher (244 emplois), l'un des grands sites du pôle frais de Doux, déficitaire, n'a en revanche fait l'objet d'aucune proposition.