« Les systèmes d'exploitation à base de céréales doivent entamer la transition vers l'agriculture durable si l'on veut qu'ils répondent un jour à une demande inégalée de maïs, de riz et de blé. » Tel est l'un des messages clés d'une réunion, la semaine dernière à la FAO, d'un groupe d'éminents experts internationaux. « Ces trois cultures fournissent, en effet, la moitié des apports énergétiques alimentaires de l'humanité. »
« La FAO estime qu'au cours des 35 prochaines années, les agriculteurs devront porter la production annuelle de maïs, de riz et de blé à 3 milliards de tonnes, soit un demi-milliard de tonnes de plus que les récoltes records cumulées de 2013 », alerte la FAO dans un communiqué du 19 décembre.
« Alors que les ressources naturelles et fossiles diminuent, il y a plus de sécheresse et des nouvelles menaces de ravageurs et de maladies. Les augmentations de rendement de la Révolution Verte, qui avaient atteint autrefois en moyenne un spectaculaire 3 % par an, ont chuté à environ 1 % depuis 2000. En Asie, la dégradation des sols et l'accumulation de toxines dans les systèmes de rizières intensifs préoccupent les experts. » La détérioration de l'environnement naturel des cultures est la conséquence de la course à la croissance des rendements ainsi que la cause du ralentissement de cette croissance.
Il s'agit alors de construire et d'inventer des systèmes agricoles qui respectent les écosystèmes en maintenant la santé des sols, en intégrant cultures, arboriculture et élevage, en utilisant l'eau beaucoup plus efficacement et en protégeant les cultures grâce à la lutte intégrée contre les ravageurs.
Des exemples d'agricultures innovantes
En Chine, la plantation de variétés de riz génétiquement différentes dans le même champ a réduit l'incidence de la maladie fongique de façon significative par rapport au riz en monoculture, au point que de nombreux agriculteurs ont cessé la pulvérisation de fongicides.
Dans la partie méridionale de l'Inde, la gestion des éléments nutritifs spécifiques au site, qui fait correspondre les apports d'azote aux besoins réels des plantes, a réduit les applications d'engrais et les coûts tout en augmentant les rendements de blé de 40 %.
L'élimination du labour sur les terres à blé au Maroc central a réduit le volume de l'eau de ruissellement de 30 % et les pertes de sédiments de 70 %, ce qui a augmenté la capacité de rétention de l'eau au profit d'une plus grande productivité des cultures durant les saisons sèches.
En Zambie, les agriculteurs ont coutume de planter un acacia, Faidherbia albida, près des champs de maïs pour utiliser ses feuilles riches en azote comme engrais naturel et comme paillis protecteur pendant la saison des pluies, ce qui se traduit par un triplement des rendements.
Eh oui ! les gars, faut changer...
mardi 23 décembre 2014 - 10h39
Faire de l'agriculture et de l'élevage en utilisant toutes les potentialités naturelles et en diminuant la chimie et la mécanisation, c'est plus compliqué dans un premier temps. Mais, après c'est éclatant ! Engagé depuis deux ans dans le semis direct sous couvert vivant, je peux en témoigner. He oui ! les gars : faut changer...