Les agriculteurs de l'Yonne et de la Côte-d'Or réclament des mesures effectives pour réduire les pertes provoquées par la bête noire.
En Puisaye, plusieurs éleveurs ont vu leurs parcelles dévastées. Les dégâts sont d'une ampleur encore jamais égalée. Un jeune agriculteur a perdu dix-huit hectares de maïs ensilage à Fontaines (Yonne), l'obligeant à acheter de l'aliment à l'extérieur pour nourrir ses vaches laitières.
Les relations sont quasi inexistantes avec les propriétaires de chasses commerciales. Ceux-ci collaborent difficilement à la gestion de la faune sauvage, et notamment à la maîtrise de la population de sangliers.
« La direction de la société Bergère de France, dont la zone de chasse de 1.300 ha est attenante, ne daigne même pas répondre à l'appel à la concertation », déplore le président de la chambre d'agriculture de l'Yonne, Gilles Abry.
Les agriculteurs subissent des dégâts qui ne sont pas totalement couverts par les indemnisations. Aux pertes économiques s'ajoutent depuis plusieurs années des risques sanitaires. La prolifération des sangliers, positifs à la tuberculose bovine dans la Côte-d'Or, inquiète en effet les éleveurs. Ils réclament l'application effective des mesures décidées les années précédentes.
La commission départementale de la chasse et de la faune sauvage doit se réunir au mois de novembre pour préciser le statut du sanglier. Le préfet, en visite sur une exploitation, s'est dit favorable au classement en nuisible.
Jean-Luc Loison, responsable de la commission dégâts de gibiers à la FDSEA de la Côte-d'Or, suggère de confier la gestion des sangliers à la direction départementale de la protection des populations (ex-DSV), dans l'intérêt de la sécurité sanitaire et afin de donner davantage de bagues gratuites.
Des mesures complémentaires sont avancées comme l'interdiction de l'agrainage, l'augmentation des jours de chasse, l'organisation de battues...
Objectifs non réalisés L'an dernier, le nombre de bracelets accordés pour tirer le sanglier avait fortement augmenté à la demande des agriculteurs. Mais le taux de réalisation n'a pas pour autant progressé. Il a même été en baisse par rapport à 2008, malgré l'attribution de bagues gratuites. |