La France a subi en mars un troisième mois consécutif à pluviométrie déficitaire, ce qui « affecte gravement les ressources en eau » et assèche les sols, « à une saison où les besoins en eau augmentent », indique le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans son dernier bulletin, publié mardi. Environ 58 % des réservoirs affichent un niveau inférieur à la normale, pour une fois la partie sud-est est moins touchée.
Par rapport à la normale, le mois de mars 2011 affiche des cumuls de précipitations déficitaires au nord d'une ligne allant de Biarritz à Strasbourg et sur les Alpes du Nord, avec des déficits supérieurs à 75 % par endroits. A l’inverse, la pluviométrie affiche un excédent atteignant au moins une fois et demie la normale sur le pourtour méditerranéen, les Cévennes et l’est de la Corse.
Depuis le mois de septembre 2010, début de l'année hydrologique, les cumuls de précipitations relevés sont déficitaires par rapport aux normales sur tout le territoire, à l'exception du pourtour méditerranéen, de l’île de Beauté et de l’est du Massif central, relève le BRGM. En particulier, sur le Limousin, le nord du Massif alpin, le Jura et le sud des Vosges, le cumul des précipitations se situe seulement entre 50 et 75 % de la normale.
« Ce troisième mois consécutif à pluviométrie déficitaire affecte gravement les ressources en eau. Cette situation est préoccupante à une saison où les besoins en eau augmentent », s'inquiète le bulletin.
Les sols sont également assez secs sur la moitié nord du pays et les plaines du Sud-Ouest, alors que la part de l'évapotranspiration dans l'assèchement des sols est encore limitée à cette époque de l'année.
Le niveau des nappes au 1er avril 2011 est hétérogène d’une région à l’autre. Environ 58 % des réservoirs affichent un niveau inférieur à la normale. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien et dans le Sud-Ouest pour plusieurs grands aquifères. Les secteurs de l’est de la France (Alsace) et du Sud/Sud-Est (Languedoc-Roussillon et Provence) présentent des niveaux plus favorables.
Le niveau des nappes à la fin de mars est en hausse pour 30 % d'entre elles, en baisse relative pour 46 % et stable pour les 24 % restants.
« Cette situation n’est pas très favorable en ce début d’année qui devrait représenter, sur le cycle hydrologique naturel, la période de recharge généralisée liée aux précipitations hivernales », constate le BRGM. « La situation des niveaux de nappe est ainsi globalement assez perturbée, en raison de déficit pluviométrique sur certaines régions » comme par exemple l’Aquitaine, la Bretagne et le Centre, précise-t-il.