Les emblavements de lin en Europe et en France ont augmenté de 15 % en 2015. Et pour cause, ses avantages en termes environnementaux et ses applications dans différents secteurs pourraient assurer de nombreux débouchés. Mais le lin c'est aussi une culture difficile à manier, dont les prix sont fluctuants. Ce qui implique peu de visibilité pour le producteur.
Si le lin reste un épiphénomène, puisqu'il représente à peine 1 % des fibres mondiales, c'est une « filière en forme » qui semble prendre de la hauteur, d'après la confédération européenne du lin et du chanvre (CELC) qui a présenté devant la presse les multiples intérêts du lin par rapport à un objectif de « développement durable ».
France, Belgique et Pays Bas concentrent 80 % de la production mondiale
L'Europe et plus précisément la France, la Belgique et les Pays Bas concentrent 80 % de la production mondiale (soit 81 300 hectares) en en exporte 70 %. Le lin a tout pour adopter « l'écolo - attitude » : il est local, ne nécessite pas d'irrigation et est renouvelé en rotation tous les 7 ans. Chaque élément de la plante est utilisé : de la fibre à la graine. De réels avantages par rapport au coton dans le secteur du textile.
D'après les résultats des études et analyses des cycles de vie réalisés par les cabinets d'étude BVA et Bio by deloitte, « si toutes les voitures vendues dans l'UE en 2014 avaient intégré des renforts composites en lin, ce sont environ 462 millions de litres de carburant qui auraient été économisés dans l'année, soit 5,7 millions d'aller-retour Lille Marseille ». « Le lin a aussi des qualités d'absorption des vibrations, d'isolation thermique, isolation acoustique d'où des applications dans les secteurs des sports et loisirs, de la construction, de l'ameublement, etc. », a expliqué Marie Emmanuelle Belzung, directrice de la CELC.
« Aujourd'hui le lin est un produit d'appel dans les magasins de prêt à porter et ses principales applications sont dans la mode, la décoration intérieure, etc. », a rappelé Marie Emmanuelle Belzung. Alors, le lin : un phénomène de mode « bobo écolo » pour assouvir des nouveaux besoins de consommation sous couvert de « comportement responsable » ou une réelle alternative vers la transition énergétique profitable à tous les acteurs de la filière ?