Plusieurs personnalités politiques de tous bords ont réagi, mardi, aux annonces de Nicolas Sarkozy en faveur de l'agriculture.
Jean-Pierre Raffarin (UMP) a estimé que «Nicolas Sarkozy a apporté une réponse juste et efficace à l'immense crise agricole qui frappe le pays». «Il est juste d'engager la solidarité nationale pour les acteurs premiers de notre production nationale et de notre espace territorial» et «efficace de se battre à la fois sur un allègement des charges des exploitations et sur une régulation européenne des marchés», selon un communiqué.
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, déplore une «réponse tardive, insuffisante et incertaine». «Au-delà des grands mots qui ressemblent une fois de plus à de vaines promesses électorales, on a bel et bien le sentiment que le chef de l'Etat a décidé d'accompagner la crise de l'agriculture française au lieu de lui apporter une réponse durable. Alors que le bateau coule, il se contente d'écoper», a-t-il écrit dans un communiqué.
Jean-Michel Baylet, président du PRG, a lui déploré que ces annonces «traitent uniquement l'urgence, mais ne dessinent pas de perspectives pour une agriculture économiquement et socialement viable confortée et renforcée». «Les reculs successifs de la France sur la Pac et le retour à une politique agricole nationale ont affaibli la position de la France (...) sans améliorer la situation des agriculteurs», se justifie-t-il dans un communiqué.
André Chassaigne et les députés communistes, républicains et du Parti de gauche ont regretté dans un communiqué que ces mesures «(soient) un simple copié-collé des déclarations déjà faites par le président de la République à Rennes en septembre 2007. Le chef de l'Etat continue d'exonérer de toute responsabilité ceux qui s'engraissent sur le dos des producteurs comme les groupes de la grande distribution ou de l'agroalimentaire et les banques».
Jean-Pierre Bel et les sénateurs socialistes ont exprimé leur «déception quant aux mesures proposées par Nicolas Sarkozy» et leur «colère devant un président qui semble découvrir l'ampleur d'une crise dont il est pourtant responsable». Ils «demandent la création d'une commission d'enquête sur la formation des prix agricoles permettant de faire la transparence sur la chaîne de commercialisation».
Germinal Peiro, secrétaire national du PS en charge des questions agricoles, a martelé qu'«à son habitude, Nicolas Sarkozy a développé un discours fort et populiste très éloigné de son action depuis deux ans. Le président de la République nous a habitués à parler d'autant plus fort qu'il était impuissant à agir. Son discours n'augure rien de bon pour le monde agricole», a-t-il indiqué.
Pour Noël Mamère, député des Verts, «650 millions d'euros, ce n'est pas une aide massive. Une aide massive pour l'agriculture serait de réformer la politique agricole commune, serait de s'engager dans une politique agricole désintensifiée, d'accorder beaucoup plus d'importance à l'agriculture paysanne et de favoriser l'agriculture biologique, celle qui n'est pas toujours obligée de répondre à des rendements, celle qui assure la vie des agriculteurs. C'est surtout relancer l'agriculture de proximité pour relocaliser un certain nombre de productions et éviter l'effet de serre».
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