En réaction au plan de Nicolas Sarkozy, révélé mardi dans le Jura, qui prévoit un milliard d’euros de prêts bancaires sur cinq ans et 650 millions d’euros d’aides de l’Etat pour faire face à la crise agricole, la Fédération nationale bovine (FNB) a regretté dans un communiqué que la revendication prioritaire des producteurs de viande bovine, «l’année blanche», n’ait pas été retenue.
«Elle aurait pourtant permis de reporter en fin de tableau les annuités d’emprunt de 2009, véritable mesure de sauvetage des exploitations», déplore la FNB. «Que dire à des producteurs de viande qui ont déjà eu recours aux prêts de consolidation au printemps dernier?», s'interroge-telle, relevant que la filière est «en crise majeure de revenu depuis trois ans», avec des baisses de revenu «de 70% depuis 2007».
Pour la FNB, la prise en charge des intérêts bancaires annoncée par le Président «apparaît comme la seule mesure susceptible d’apporter un début de réponse sous réserve d’être élargie à l’ensemble des prêts de modernisation contracté par les producteurs de viande».
Les éleveurs de viande bovine réclament également que «la proposition présidentielle d’une préférence communautaire rénovée» se traduise par «un retrait de l’offre communautaire en viande bovine à l’OMC».
En revanche, la FNB considère que «le filet de sécurité» évoqué par le président de la République «comme seul outil de régulation publique communautaire signe un renoncement face à la Commission» européenne.
Concernant la LMA, la Fédération nationale bovine soutient «sans concession» l'organisation de la mise sur le marché auprès des opérateurs d’aval «rétablissant, sur le principe de la transparence des filières et d’un contrat sécurisé, les droits et devoirs de chacun».
Pour la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), un regret demeure également: «L’année blanche se traduit plutôt par une année grise. En effet, la prise en charge totale des intérêts d’emprunts que nous avions demandée ne sera en fait que partielle.»
Cela dit, elle estime que «les fonds octroyés pour lutter contre la crise actuelle sont relativement conséquents».
«Après les 30 millions d’euros obtenus en juin pour les producteurs de lait et les 30 millions annoncés au Space, le président Sarkozy a, semble-t-il, entendu les 50.000 agriculteurs français ayant manifesté le 16 octobre 2009», souligne la FNPL.
«Concernant le structurel, la FNPL rappelle que seul un encadrement du marché laitier et une équité de traitement à l’échelon européen peuvent permettre aux producteurs d’avoir des prix et donc un revenu.»
La FNPL, qui «a mis toute son énergie pour limiter les dégâts de la volatilité des prix, en obtenant un niveau supérieur de 25% aux prix européens en 2009», regrette que «l’Europe semble encore aujourd’hui totalement autiste et ne (remette) aucunement en cause sa politique libérale dévastatrice».
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