«Dans son discours de lancement du plan d’aide aux agriculteurs à Poligny le 27 octobre 2009, le président de la République a employé pas moins de 5.000 mots pour vanter un modèle d’agriculture aux fondamentaux fragilisés, qui empoisonne l’air, l’eau et les sols et dont les crises structurelles rapportent l’impasse économique dans laquelle elle se trouve», tacle Dominique Marion, président de la Fnab, dans un communiqué, mercredi.
Sur ces 5.000 mots, pas un seul mot pour évoquer l’agriculture biologique, «l’agriculture de demain» qui «ne connaît pas la crise», poursuit-il.
Rien de concret sur la nécessaire réforme de la Pac pour aller vers une politique alimentaire européenne, rien d’autre que la reproduction de nos modèles dépassés («une agriculture de production») comme solution pour nourrir le monde, quand de nouvelles études confirment la forte adéquation entre développement de la bio et sécurité alimentaire, déplore Dominique Marion.
Rien non plus sur les engagements du Grenelle de l’environnement, ajoute le président de la Fnab, qui s'interroge sur le devenir des engagements du plan Barnier, ni sur la «prise en considération des évolutions souhaitées par les citoyens à propos de cette agriculture dangereuse pour l’homme et son milieu».
Le lieu du discours de Nicolas Sarkozy, dans le Jura, était «exemplaire en termes de qualité de la gestion des terroirs», reconnaît Dominique Marion, et «pourtant», il n'y a pas eu d'annonces faites «sur l’engagement (de l'Etat) à maintenir le nombre d’agriculteurs et à animer les terroirs», déplore-t-il.
«Le milliard et demi d’euros annoncé ira largement alimenter les banques, la MSA, les fournisseurs agricoles, l’industrie agroalimentaire», regrette le président des agriculteurs bio. «On a cédé, autant qu’on a concédé, aux lobbies agricoles très actifs qui sont – plus que jamais – les vrais décideurs de la politique agricole française», conclue-t-il, amer.
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