Visionnez le reportage sur les Champs-Elysées. Visionnez le reportage aux Invalides, puis au ministère. Visionnez le reportage sur les actions des agriculteurs de Seine-et-Marne. |
La mobilisation pour la défense des revenus, à laquelle ont appelé la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), a débuté dans la nuit de jeudi à vendredi. L'avenue des Champs-Elysées, à Paris, a été bloquée. Les actions ont également débuté dans beaucoup de villes.
Nantes, Rennes, Poitiers, Toulouse, Clermont-Ferrand, Rouen, Metz, Colmar, Fontainebleau, Saint-Quentin, Laon, Soissons, Dunkerque, Lille, etc.: les cortèges de tracteurs occasionnaient de sérieux ralentissements de la circulation.
La FNSEA a revendiqué la participation de 52.000 agriculteurs dans toute la France, soit une mobilisation plus importante que prévue.
Des agriculteurs de l'Ile-de-France bloquaient à partir de 7h30 la circulation sur les Champs-Elysées. Une cinquantaine de manifestants, venus à l'appel des JA, ont installé des barrières de chantier et des bottes de paille, à hauteur de l'avenue George V. Ils ont aussi enflammé des pneus.
«Le monde agricole est en train de crever», a expliqué Damien Greffin, président des Jeunes Agriculteurs de l'Ile-de-France, pour justifier cette action. «Ce qu'on demande, c'est une hausse des prix des matières premières», a-t-il ajouté, faisant valoir qu'un kilogramme de blé se vend actuellement 9 centimes, pour un prix de production de 14 centimes.
Il a aussi réclamé une harmonisation des politiques sociales au niveau européen, pour éviter le «dumping social» qui permet de produire à des coûts inférieurs dans certains pays.
A Nantes, plus de 2.000 agriculteurs et près de 300 tracteurs, selon la police, étaient arrivés, à la mi-journée, au centre de la ville «Tout va mal, la viande bovine depuis des années, les porcs n'en parlons pas, le prix des céréales a chuté, les charges ont augmenté: on n'a pas une production pour soutenir l'autre», a expliqué Elisabeth Huger, agricultrice dans le Sarthe.
Les agriculteurs avaient pris avec eux dans des remorques de plumes, de la paille, des parpaings destinés à ériger un «mur d'incompréhension» devant la préfecture. Une barque devait aussi être coulée dans l'Erdre pour symboliser le naufrage de l'agriculture, a expliqué un syndicaliste.
D'autres rassemblements étaient organisés dans l'Ouest, comme à Rennes, où selon la police, entre 1.000 et 1.500 manifestants étaient réunis avec 110 tracteurs, provoquant des perturbations de la circulation dans le centre de la ville. La FNSEA attendait entre 2.000 et 3.000 personnes à Rennes, fief du président de ce syndicat, Jean-Michel Lemétayer.
A Rouen, 350 tracteurs, selon la police, convergeaient en fin de matinée vers le centre de la ville, provoquant d'importantes difficultés de circulation.
Dans le centre de la ville de Poitiers, les agriculteurs ont déversé, dans la nuit de jeudi à vendredi, environ 1.000 mètres cubes de terre. 130 bennes et tracteurs sont entrés dans la ville en deux cortèges, par le nord et par le sud, et les agriculteurs ont déversé la terre, rue Victor-Hugo, qui relie la préfecture à la mairie.
Cette opération a été baptisée «Les semis de l'espoir» et a été initiée par la FDSEA et les JA de la Vienne. «La terre, c'est le symbole de la terre nourricière, celle qui fait vivre les agriculteurs et nourrit les gens. Nous voulons recréer un champ de 20 cm d'épaisseur», a expliqué à la presse Dominique Marchand, président de la FDSEA.
«Nous voulons que l'Etat prenne des mesures pour sauver l'agriculture. Il y a bien eu un plan pour les banques et l'automobile», a-t-il ajouté.
Symboliquement, les agriculteurs venus des quatre départements du Poitou-Charentes sèmeront du maïs et du blé sur cette terre d'un jour. Ils se sont engagés à enlever la terre vendredi après-midi, après avoir manifesté dans le centre de la ville. Environ un millier d'agriculteurs étaient attendus pour la manifestation.
A Toulouse, des opérations escargot organisées par des agriculteurs de plusieurs départements perturbaient les accès à la ville. L'autoroute A62, entre Montauban et Toulouse, a même été fermée.
A l'appel de la FDSEA et des JA du Tarn-et-Garonne, les agriculteurs se sont rassemblés vers 4 heures, à Montauban, et ont organisé un convoi d'environ 80 tracteurs, sur l'A62, pour se rendre à la grande manifestation régionale, à Toulouse.
A Clermont-Ferrand, des centaines de tracteurs, venant des quatre départements auvergnats, convergeaient vendredi matin entraînant la fermeture d'une partie de l'A75.
Selon la FDSEA et les JA du Cantal, «200 tracteurs et bétaillères sont partis du Cantal pour rejoindre Clermont-Ferrand» et devaient atteindre la ville vers 10 heures.
«L'objectif est d'obtenir une année blanche pour les annuités bancaires, les cotisations sociales et les taxes fiscales», a ajouté le syndicat dans un communiqué.
A lire également: