Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a encouragé jeudi les viticulteurs du Languedoc à conquérir de nouveaux marchés à l'exportation, au lendemain d'une manifestation de la profession à Montpellier pour réclamer des aides à l'hectare. Il a par ailleurs condamné les incidents survenus à la fin de cette manifestation.
«Les violences quelles qu'elles soient, quelle que soit la situation, ne sont pas acceptables et n'apportent aucune solution à la crise que traversent aujourd'hui les viticulteurs du Languedoc. […] «Il y a d'autres voies et moyens pour trouver des solutions constructives» à cette crise, a-t-il déclaré sur RMC Info.
Revenant ensuite sur les difficultés des viticulteurs du Languedoc, particulièrement touchés par la crise, il a estimé que «l'avenir des vins passe par la capacité à conquérir des parts de marché à l'exportation».
«II faut aller vendre notre vin par exemple en Grande-Bretagne», a plaidé le ministre.
Pendant les six premiers mois de l'année, les exportations de vins français ont baissé de 12% en volume et de 26% en valeur, selon le ministère.
Le 18 novembre 2009, Bruno Le Maire, qui rencontrait les représentants de la filière viticole rue de Varennes, avait annoncé sa volonté de créer, avec les cotisations interprofessionnelles, un «fonds pour soutenir le commerce de nos produits à l'étranger» et la recherche viticole, chargeant le président du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer, Jerôme Despey, de lui faire des propositions «dans les semaines à venir car il est urgent de réagir vite».
«Nous n'avons pas aujourd'hui des capacités à vendre des vins de cépage en France», a noté le ministre. Or, «la demande mondiale est une demande des vins de cépage, c'est comme ça que les vins dits du Nouveau Monde ont réussi à mieux se commercialiser à l'étranger. Pourquoi est-ce que nous ne ferions pas la même chose avec les vins du Languedoc?», a-t-il poursuivi.
Avant la réforme de l'étiquetage des vins introduite par la nouvelle organisation commune du marché des vins (OCM vitivinicole), entrée en vigueur le 1er août 2009, les viticulteurs avaient le droit de vendre seulement des AOC ou des vins de pays, avec la mention d'un cépage (merlot, chardonnay...).
A présent, la nouvelle réglementation européenne autorise cet affichage également pour les «vins sans IG» (anciennement vins de table). Désormais, ces derniers peuvent afficher «Vins de France» avec mention d'un ou plusieurs cépages inscrits dans la liste nationale française.
Le ministre a enfin plaidé pour «qu'il n'y ait plus qu'une seule organisation viticole pour le Languedoc d'ici à quelques semaines» car «il n'y a pas un seul instant à perdre pour essayer de mieux vendre [...] nos produits à l'étranger». D'une manière générale, il a appelé au regroupement des interprofessions viticoles en France, en précisant qu'il y en avait 26 aujourd'hui et qu'il serait bon de passer à 10.
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