La Coordination européenne Via Campesina a présenté ses « propositions pour une nouvelle politique porcine européenne », vendredi, dans un communiqué.
Selon l'organisation, dont les membres en France sont la Confédération paysanne et le Modef, « il n'y a pas trop de producteurs, mais trop de porcs ».
Sa première proposition est donc de « maîtriser la production au niveau européen et national ». « C'est une condition nécessaire pour un revenu juste des producteurs : le prix du porc doit couvrir les coûts d'une production porcine durable. On doit, en fonction de la demande européenne , ajuster la production européenne. »
« Dans un premier temps, il faut tenir compte des productions nationales actuelles et les maitriser au niveau de chaque Etat membre. A moyen terme, pour faire face aux enjeux environnementaux et territoriaux, la production devra être réorientée pour un meilleur équilibre régional et environnemental », explique Via Campesina.
L'objectif serait d'arriver à fixer « un seuil maximal de porcs par exploitation et par hectare ». « Les coopératives et groupements de producteurs doivent cesser de pousser leurs petits producteurs à la cessation d'activité. On est toujours le petit de quelqu'un : ce processus est sans fin et détruit les exploitations et le tissu rural », ajoute l'organisation.
Elle dénonce aussi « l'extrême dépendance de la production vis-à-vis des importations de soja ». Via Campesina veut « réorienter les modes de production en liant l'élevage au sol de l'exploitation et non plus au sol d'Amerique du Sud : c'est une condition indispensable pour enrayer la pollution des eaux et des côtes et pour retrouver la fertilité à long terme des sols européens et d'Amérique du Sud ».
Au sujet de la castration des porcelets, l'organisation « s'oppose à l'injection d'Improvac-R, produit Pfizer vendu comme ''vaccin'', qui agit directement sur l'hypophyse des porcs et dont les conséquences sur la santé humaine et porcine sont incertaines ».
Elle propose plutôt de « limiter le poids d'abattage des porcs, en testant l'odeur éventuelle de verrat à l'abattage ». En attendant que cette proposition soit validée, « les éleveurs doivent pouvoir continuer la castration avec analgésique ».