Evoquant la baisse du revenu agricole, Guy Vasseur, président des chambres d'agriculture, a déclaré mercredi, devant le ministre de l'Agriculture venu clôturer la session de l'APCA, craindre des « cessations massives d'activité ».
« Lors de mes déplacements dans de nombreuses sessions locales, mes collègues témoignent de situations dramatiques qui nous font craindre des cessations massives d'activité », a déclaré Guy Vasseur. Les chiffres définitifs d'évolution du revenu agricole en 2009, publiés dans les prochains jours, ne devraient pas modifier sensiblement la diminution prévisionnelle de 34 %, a-t-il ajouté.
Des études menées dans les départements montrent que l'on peut « avoir des situations avec 20, 25 ou 30 % d'agriculteurs qui sont en situation de dépôt de bilan. Ou l'on trouve des solutions dès cette année, ou alors on peut aboutir à des pans entiers qui s'écroulent sur le terrain », nous a déclaré Guy Vasseur à l'issue de son discours.
« A cela s'ajoute le fait que nous perdons des parts de marché au sein de l'UE dans la plupart des productions. C'est pourquoi nous menons actuellement une étude sur les charges et les coûts de production qui révèle que sur plusieurs postes, les exploitations françaises sont mal positionnées, a déclaré le président des chambres d'agriculture. Il reste à évaluer précisément ce qui relève des distorsions de réglementation, des structures ou de la stratégie d'exploitation (choix des systèmes, valorisation des produits...), étape que nous engageons. »
Concernant l'écart de compétitivité avec l'Allemagne notamment, le ministre de l'Agriculture a déclaré que sur chaque point où l'on constate des écarts, « je veux des réponses concrètes ». Le ministère a d'ailleurs lancé des études sur la compétitivité filière par filière et des plans de développement sur le lait et le porc.
Au sujet de la loi de modernisation de l'agriculture (LMA), les chambres d'agriculture affirment partager les grandes orientations du texte. « Nous nous félicitons que le projet de loi ait évolué pour répondre aux préoccupations immédiates des agriculteurs et il reste encore beaucoup à faire », a expliqué Guy Vasseur.
Concernant la gestion des risques, le président des chambres d'agriculture a déclaré croire « pleinement » au développement de l'assurance, notamment en matière d'aléas climatiques. Cependant, « la réussite du dispositif dépendra de son attractivité par rapport aux coûts de production, et nous regrettons que notre proposition de taux de prise en charge minimal de 50 % n'ait pas été retenue. De même, ce système ne marchera que si les pouvoirs publics s'engagent au-delà du conditionnel dans un système de réassurance ».
Par ailleurs, les chambres d'agriculture se montrent « sceptiques sur les mesures concernant le foncier, notamment sur la création d'une nouvelle commission dont la capacité à limiter la consommation de foncier ne nous semble pas garantie ». De plus, la création d'une taxe sur les plus-values, sur les ventes de terrains devenus constructibles aura « peu d'impact sur cette consommation de terres agricoles », a expliqué Guy Vasseur.
Pour le ministre de l'Agriculture, la LMA contient des dispositions qui opèrent « une révolution ». Bruno Le Maire a notamment cité les contrats écrits avec un prix, un volume et une durée qui ont été repris dans les conclusions du groupe européen à haut niveau sur le lait.
Dans son discours, le ministre a d'ailleurs tenu à montrer que les idées de la France gagnent du terrain en Europe, par exemple l'amélioration de la transparence avec la création d'un observatoire des prix et marges ou le renforcement du rôle des interprofessions et du pouvoir de négociation des producteurs.
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jeudi 24 juin 2010 - 09h00
Trop tard. A force de discuter et de tergiverser, pour beaucoup d'entre nous la messe est dite. C'est la désillusion; honte à cette Europe dirigée par des incapables, qui ruine son économie , (dont fait partie l'agriculture), provoque le chômage et honte à ceux qui nous dirigent qui ont laissé faire. Bientôt il en sera de l'agriculture ce qu'il en a été du textile, du charbon, ce la sidérurgie et de l'ensemble de l'industrie délocalisée. Effectivement, beaucoup d'entre nous sont en faillite et vont devoir s'arrêter; on prépare la pénurie qui s'approche au galop ; et il faudra importer de l'étranger, sauf qu'il faudra prendre ce qu'il y aura et non ce que l'on voudra; tant pis pour la qualité; l'essentiel sera d'avoir quelque chose dans son assiette, le moins cher possible.