C'est décidé, «la grève du lait pour le troisième trimestre est inévitable, vu l'ampleur de la crise et l'absence de réponse de la Commission européenne», expliquait Jean-Louis Naveau, président de l'OPL (Organisation des producteurs de lait, affiliée à la Coordination rurale), mercredi, avant même la fin de l'assemblée générale de l'EMB (European Milk Board), en Suisse, qui se terminait jeudi.
«Pour des raisons stratégiques, la date précise ne sera communiquée qu'au dernier moment», précise le responsable syndical. Les membres de l'EMB veulent ainsi éviter que les transformateurs et les distributeurs anticipent une chute des livraisons.
L'EMB a rappelé, jeudi, dans un communiqué, que «dans quasi tous les pays, les prix sont tombés à 18-22 centimes d’euro le litre». Avec un tel niveau de prix, «la situation des producteurs laitiers européens est catastrophique».
L'EMB avait lancé un ultimatum au 30 juin, demandant au Conseil européen des ministres de l’Agriculture et à la Commission européenne qu'ils prennent des mesures efficaces contre la crise, en particulier le gel de 5% des quotas pour la campagne laitière de 2009-2010, afin de «décongestionner le marché et faire remonter les prix».
Les mesures prises par l'UE ne sont que des «mesurettes», insuffisantes aux yeux de l'EMB. «Les participants ont donc décidé par un vote majoritaire de déclencher la grève européenne du lait dans le courant de ce troisième trimestre. La seule chose qui puisse arrêter ce processus serait une décision imposée à la Commission européenne par les gouvernements d’instituer une véritable régulation de la production et du marché du lait européen permettant aux producteurs d’obtenir un prix juste et équitable de leur lait.»
En attendant, «nous nous battrons en déployant toutes nos forces et en recourant à tous les moyens d'action dont nous disposons», ajoute l'organisation de producteurs de lait..
Et «si les politiques aussi essaient de nous diviser et parlent de la nécessité de baisser toujours plus le prix du lait, nous, nous décidons de ne pas nous détruire les uns les autres en nous livrant une concurrence effrénée. Au contraire, nous serrons les rangs pour suivre les mêmes chemins, même s’ils sont pleins d’embûches», conclut le syndicat.
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