Les banques sont «réticentes» à accorder des crédits et «multiplient les demandes de garanties» auprès des industries de l'agroalimentaire, a déclaré mercredi Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
«Le système prévu par le gouvernement pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) n'a pas encore vraiment démarré» alors que pour certaines d'entre elles «il en va de leur survie», a regretté M. Buisson.
L'Ania a décidé la création d'une cellule de soutien aux PME, a-t-il ajouté. Opérationnelle depuis le 24 octobre, elle doit «identifier les difficultés» rencontrées par les entreprises auprès des banques.
L'Ania s'assurera que le gouvernement accordera, dans le cadre du plan de soutien aux PME, «une part proportionnelle au poids des industries agroalimentaires», soit 17% du chiffre d'affaires de l'industrie française.
Le gouvernement avait dévoilé, le 2 octobre, un plan de soutien au financement aux PME d'un montant d'environ 22 milliards d'euros afin de prévenir les risques d'assèchement du crédit provoqués par la crise financière internationale.
Dans une communication, mercredi au Conseil des ministres, sur «la place et le développement des industries agroalimentaires», Michel Barnier a indiqué que ces entreprises devraient bénéficier de plus de un milliard d'euros de garantie de financement en investissement pour 2009 dans le cadre de ce plan.
Par ailleurs, «le développement, l’innovation et le développement des exportations seront particulièrement soutenus, avec une meilleure utilisation des dispositifs publics d’appui et le lancement d’une marque ombrelle ''France agroalimentaire''», selon la communication présentée par le ministre de l'Agriculture.
En outre, «l’amélioration des conditions de travail permettra de renforcer l’attractivité des métiers. Enfin, des outils de pilotage stratégique et d’accompagnement des mutations des filières seront mis en place en collaboration avec les professionnels», ajoute-t-elle.
«Au total, on estime que ces mesures représenteront des moyens d’environ 200 millions d’euros», précise-t-elle
«L’ensemble de ces actions permettra d’alimenter de manière significative la réflexion récemment engagée par la Commission européenne, au travers d’un groupe de haut niveau pour le renforcement de la compétitivité des industries agroalimentaires. Celui-ci doit formuler des recommandations au printemps de 2009», a également signalé Michel Barnier.