Des producteurs belges de lait à bord de quelque 400 tracteurs ont manifesté mercredi à Bruxelles pour protester contre la chute des prix, sans pouvoir toutefois atteindre leur objectif, la Commission européenne, dont l'accès a été interdit par la police.
Les protestataires se sont rassemblés à l'appel de la Fédération de l'agriculture wallonne, la région francophone du sud de la Belgique, le jour où la Commission a fait des propositions pour aider le secteur à traverser la crise actuelle.
Ils demandent à l'exécutif européen une baisse de la production dans l'UE pour faire remonter les prix. Ce à quoi l'exécutif européen se refuse.
«Je ne suis pas en mesure de mettre en oeuvre une baisse de la production» qui ne serait pas soutenue par une majorité suffisante des Etats de l'UE, «ni de fixer un prix minimal garanti du lait», a dit la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel, à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de la fédération wallonne, Yves Hayez.
Ce dernier s'est dit pour sa part n'être «pas convaincu» que les mesures limitées de soutien proposées le même jour par la Commission allaient «permettre de résoudre les problèmes». «Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous avant des situations dramatiques», a dit M. Hayez.
Les agriculteurs ont provoqué des perturbations pour la circulation routière sur leur passage en bloquant plusieurs accès, notamment dans le centre de la capitale belge, selon la police. Cette dernière a bloqué l'accès au quartier des institutions européennes, où se situe le siège de la Commission, en dressant des barrières et en déployant d'importants effectifs et des véhicules équipés de lances à eau.
Les manifestants ont mis le feu à un mannequin en paille, symbole de «la mort» qui menace selon eux la profession du fait de la chute des prix.
La manifestation a rassemblé uniquement des agriculteurs wallons. Leurs collègues flamands, la région néerlandophone du nord du pays, ont refusé de s'y associer car ils ne sont pas favorables à une baisse autoritaire de la production.
Une divergence qui illustre le fossé persistant qui sépare les deux grandes parties du pays, où l'agriculture est un domaine régionalisé.