Les syndicats agricoles français ont qualifié d'«insuffisante» l'aide européenne au secteur laitier de 280 millions d'euros supplémentaires, annoncée lundi par la Commission, au Conseil des ministres de l'Agriculture. En outre, ils appellent à des mesures de régulation du marché.
Pour la FNSEA «c'est trop peu au regard de la détresse paysanne et c'est bien tard au regard de cette crise qui dure depuis trop longtemps», selon un communiqué.
«Bien sûr, il y a la nécessité de mesures d'urgence, pour passer le cap. Plus de 52.000 paysans FNSEA/JA ont d'ailleurs affirmé vendredi dernier qu'elles devaient être importantes et à la hauteur mais pas seulement pour le lait, pour l'ensemble des production en difficulté», souligne le syndicat.
Le secteur laitier a besoin «d'un pilotage du marché» avec «une vrai adéquation de l'offre et de la demande», poursuit-il.
La Coordination rurale a, elle aussi, estimé que ce «n'était pas suffisant». «C'est par le marché que l'on peut apporter une solution aux producteurs». Elle «préférerait que la commissaire (à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, NDLR) déclare qu'elle va mettre au point une réglementation d'urgence» pour faire remonter les prix.
La Confédération paysanne a estimé que le montant des aides ne serait pas en mesure d'améliorer la situation des éleveurs européens. «C'est une supercherie», a affirmé Philippe Collin, porte-parole.
«Ce qu'il faut c'est une politique qui permette aux paysans de vivre de leur métier», a-t-il ajouté. «On est toujours à maintenir les paysans dans une attitude de dépendance face aux aides européennes» sans favoriser «la mise en place d'une politique qui leur permette de vivre de leur boulot», a-t-il souligné.
La Commission européenne a annoncé la création d'un «fonds laitier» de 280 millions d'euros pour aider le secteur en crise. «Je vais vider mes poches et j'ai 280 millions d'euros pour les agriculteurs» du secteur laitier, a annoncé Mariann Fischer Boel à son arrivée à une réunion du Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE.
L'annonce intervient en réponse à la demande d'un groupe de 21 pays, emmenés par la France et l'Allemagne, qui milite pour que le secteur laitier, en cours de libéralisation avec la fin programmée des quotas de production, ne soit pas livré à la seule loi du marché.
Réunis il y a une semaine à Vienne, les 21 avaient demandé le déblocage d'une aide supplémentaire de 300 millions d'euros en 2010 pour la filière laitière, sans préjudice pour les autres postes du budget agricole.
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