Environ 200 agriculteurs ont manifesté mardi à Quimper pour la défense de l'agriculture finistérienne, à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), alors qu'un impressionnant dispositif policier était déployé aux abords de la préfecture, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les manifestants se sont réunis à la fin de la matinée devant la chambre d'agriculture, avant de se rendre à la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) pour dénoncer « l'accumulation des nouvelles contraintes administratives », selon Sébastien Louzaouen, président des JA du Finistère.
Devant une vingtaine de CRS placés devant le bâtiment, ils ont symboliquement déversé à l'aide d'une pailleuse des déclarations de flux d'azote (fumiers, engrais, lisier, déchets verts...) réclamées depuis le début de l'année aux agriculteurs. Ils se sont ensuite rendus en voiture, ainsi qu'à bord de deux tracteurs, dans le centre de la ville où un important dispositif policier avait été déployé. Une vingtaine de fourgons de CRS était visible, ainsi que deux camions à eau et des barrières anti-émeutes. Les horodateurs, ainsi que les vitres des abribus, avaient été enlevés.
Les manifestants devaient être reçus à la préfecture au début de l'après-midi.
Promesses non tenues
Les manifestants estiment en outre que les différentes filières agricoles bretonnes « sont enlisées dans une crise profonde », indiquent-ils dans un communiqué. Les producteurs de porcs bretons s'inquiètent notamment des cours trop bas depuis l'entrée en vigueur de l'embargo russe sur la viande de porc, alors que la Russie représentait le quart des exportations européennes. Les producteurs d'échalotes traditionnelles souffrent de leur côté de la concurrence déloyale, selon eux, des produits de semis, commercialisés en tant qu'échalotes, alors qu'il s'agit d'oignons.
Le gouvernement avait promis, en septembre dernier, des aides rapides aux légumiers bretons les plus en difficulté face à l'effondrement des prix, lié en particulier à l'embargo russe. Cependant, selon Jean-François Jacob, président de la Sica de Saint-Pol-de-Léon, première coopérative légumière française, « les mesures annoncées le 24 septembre n'ont pas été respectées ».
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