Visionnez les interventions de Pascal Viné et Luc Guyau devant les chambres d'agriculture. |
C’est dans un contexte économique tendu que l’assemblée plénière des chambres d’agriculture (APCA) s’est réunie, le mercredi 23 septembre 2009. La restructuration des chambres d'agriculture, qui devait être le centre des débats, a été phagocytée par la situation économique dramatique de différentes filières.
Face à la crise, l'assemblée a exprimé toute sa solidarité aux agriculteurs qui souffrent le plus. Une motion loin de satisfaire tous les élus et de traduire l'émotion et les convictions de l'assemblée: un grand nombre est allé jusqu'à se prononcer en faveur de la grève du lait.
«Ce n’est pas une grève de 10 jours qui tuera notre agriculture, mais la baisse des prix du lait et la dérégulation des marchés», a rappelé l'un d'eux. Face à la situation du secteur laitier, les barrières syndicales sont tombées.
L'APCA prône une année blanche avec un report des échéances de prêts à la fin des contrats et un allègement des contraintes réglementaires comme les deux nouvelles BCAE (gestion des surfaces en herbe et maintien des particularités topographiques).
Au niveau européen, elle réclame de nouveaux outils de régulation des marchés. Et si Bruno Le Maire n'assistait pas à cette assemblée, comme prévu initialement, c'est qu'il était à Rome, pour rencontrer son homologue italien, à la recherche d'un 19e allié sur cette question de la régulation des marchés du lait. Un nouvel allié qui lui permettrait d'avoir la majorité qualifiée au Conseil européen pour remettre la question sur la table.
C'est Pascal Viné, directeur de cabinet, qui est donc intervenu en lieu et place du ministre pour clôturer les débats d'une assemblée en attente de solutions. Mais c'est une assemblée déçue qui a quitté l'amphithéâtre parisien. Le représentant du ministre s'est contenté d'exprimer la solidarité de l'Etat à tous les agriculteurs en difficulté.
«J'entends que l'effort financier n'est pas suffisant, mais il est significatif dans un contexte de crise et l'Etat continuera à apporter son soutien», a-t-il souligné. Bruno Le Maire souhaite ainsi obtenir du Premier ministre et du président de la République des réductions de charges patronales pour les fruits et légumes, et une exonération «significative» de l'agriculture à la taxe carbone.
«Il n'est pas souhaitable que l'exonération soit totale, car l'effort de lutte contre le changement climatique doit être partagé par tous», a expliqué Pascal Viné. Le directeur de cabinet a laissé entendre que le produit de la taxe pourrait permettre aux agriculteurs de financer leurs investissements en matière d'économie d'énergie. Il a notamment fait référence aux serristes.
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