« Nous faisons face à une crise de marché. C'est avec des mesures de marché que nous devons la régler. » Pour le ministre de l'Agriculture français, il aurait fallu inverser les budgets : mettre plus de mesures de marché et moins d'aides directes. Or mardi, ce sont 420 millions d'euros qui ont été entérinés par Bruxelles pour des aides directes aux agriculteurs et 80 M€ pour les aides de marché : 30 M€ en 2016 pour la promotion, 30 M€ pour les réfugiés (non encore parvenus en Europe) et logiquement, quelque 20 M€ pour l'aide au stockage de marché. « La clé de répartition des aides de marché n'est pas encore très claire », a toutefois souligné Stéphane Le Foll.
Aide au stockage privé
Le ministre a salué les améliorations « assez significatives » apportées au dispositif d'aide au stockage privé sur le lait et le porc, tout en soutenant qu'un relèvement du prix d'intervention serait une « solution plus efficace et plus économe ». Comme l'Irlande, l'Espagne, le Portugal, l'Italie ou encore la Belgique, la France a demandé, si les prix ne remontent pas, de pouvoir décider de nouvelles mesures de marché, en particulier du prix d'intervention. Une première évaluation de la mise en œuvre de l'aide au stockage a été annoncée pour le conseil européen de la mi-novembre. Le nouveau dispositif devrait alors être en place depuis un mois.
Aide « ciblée »
Sur les 420 M€ d'aide « ciblée », la France disposera d'une enveloppe de 62,9 M€ à distribuer à ses éleveurs laitiers et porcins. Cette somme « viendra en appui du plan de soutien à l'élevage déjà mis en œuvre », a d'ores et déjà indiqué le ministre.
Concernant les avances d'aides Pac au 16 octobre (70 % des aides directes et 85 % des aides au développement rural), la Commission européenne a lâché du lest face aux Etats-membres, autorisant les avances même si les contrôles sur place ne sont pas terminés. Il reste néanmoins les contrôles administratifs, sur lesquels la Commission ne transige pas et qui sont pourtant les plus lourds. « 70 à 80 % des Etats membres ne seront pas capables d'appliquer ces avances Pac », pronostique Stéphane Le Foll. Ce sera le cas de la France, qui reste sur le dispositif alternatif mis en place au mois de juillet : l'apport de trésorerie remboursable. Il a été demandé par 45 à 50 % des agriculteurs, mais cela représente l'essentiel du volume d'aides, a précisé un conseiller du ministre.
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jeudi 17 septembre 2015 - 19h05
Depuis qu'il est ministre il n'a pas vu la crise venir, trop occupé avec son agroécologie et la redistribution (sans effet à ce jour, au contraire, tout le monde est dans la m...) et se reveille quand il est trop tard. Malheureusement, le marché finira par se désengorger, mais ce sera par la disparition de beaucoup de producteurs.