« La Commission ne semble pas encore avoir complètement pris la mesure du problème puisqu'elle ne propose qu'une aide ponctuelle qui ne réglera pas la situation sur le moyen et long terme », estime René Souchon, rapporteur du Comité des régions de l'UE (CdR) sur le secteur laitier et président socialiste de la Région Auvergne. Aujourd'hui, le Comité des Régions se tourne vers les ministres de l'agriculture des 28 pour « faire pression sur la Commission lors de la réunion du Conseil agriculture du 15 septembre pour que les mesures d'urgence soient complétées par un train de mesures plus structurelles. »
Des mesures que le CdR a proposées dès le mois d'avril 2015, mettant en garde les instances européennes sur la dégradation du marché des produits laitiers alors la Commission européenne persistait à dire que la situation du marché du lait était favorable, à court et moyen terme, et que la sortie des quotas allait bien se dérouler. Le CdR demandait alors à la Commission de mettre en place des mesures de sécurisation du revenu des producteurs et en particulier d'examiner la proposition de programme de « responsabilisation des marchés » avancée par le « European Milk Board » (EMB dont est membre la Coordination rurale) et destinée à être appliquée lorsque le marché du lait est menacé de déséquilibres.
Pour rappel, le CdR avait émis les recommandations suivantes :
- Rehausser le niveau du filet de sécurité, pour une durée limitée et pour faire face à la crise imminente, en attendant la mise en place d'un autre dispositif.
- Renforcer le rôle des organisations de producteurs afin qu'elles jouent un rôle économique clair dans la gestion des prix et dans la gestion de l'offre ; améliorer l'efficacité de la contractualisation en élargissant le dispositif à toute la filière, incluant notamment la grande distribution.
- Améliorer le fonctionnement de l'Observatoire européen du lait (European Milk Market Observatory) et mettre en place les moyens nécessaires pour qu'il puisse devenir un véritable outil de pilotage et non pas seulement d'observation a posteriori. Pour cela, il est essentiel que l'observatoire produise des données en temps réel et à une échelle plus fine que celle des Etats membres, pour prendre en compte la diversité des situations entre les régions européennes.
- Prendre d'urgence des mesures de sécurisation des revenus de tous les producteurs laitiers en s'inspirant en particulier des propositions du EMB.