Des experts ont fustigé vendredi les interdictions d'exporter des céréales adoptées par certains pays, jugeant qu'elles contribuent à la flambée des prix alimentaires dans le monde.
Pour Joachim von Braun, directeur général de l'Institut de recherche internationale sur la politique alimentaire (IFPRI), «cette nouvelle maladie du commerce international fait un tort considérable aux populations pauvres».
L'organisation estime que la suppression des interdictions d'exporter actuellement en vigueur «stabiliserait les fluctuations des prix du grain et réduirait les niveaux de prix jusqu'à 30%». «Des mesures telles que l'interdiction d'exporter, des tarifs d'exportation élevés, et des contrôles de prix peuvent réduire les risques de pénurie alimentaire à court terme», a certes reconnu M. von Braun. «Cependant, ces mesures sont susceptibles d'avoir l'effet inverse en réduisant la disponibilité des produits sur le marché international et en le rendant ainsi plus instable», a-t-il ajouté.
«Les restrictions d'exportations sur le riz en Inde affectent par exemple les consommateurs du Bangladesh et réduisent également les incitations pour les producteurs de riz en Inde à investir dans l'agriculture», a souligné cet expert.
«Pour les 160 millions de personnes dans le monde qui survivent avec moins de 50 centimes par jour, l'inflation des prix des produits alimentaires laisse présager un désastre», selon le directeur général de l'institut, qui recherche des solutions durables pour contrer la faim et la pauvreté.
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) et la Banque mondiale ont également lancé des appels contre les restrictions à l'exportation ces dernières semaines.