Le premier groupe coopératif agricole français, Terrena, a jugé lundi «incontournable», «d'accroître les rendements mais en limitant les intrants et l’énergie».
A l'occasion de la publication de ses résultats financiers de 2007, le groupe, qui pèse 3,3 milliards d'euros de chiffres d'affaires avec 25.000 agriculteurs adhérents dans l'Ouest, a affirmé sa volonté de développer une agriculture «écologiquement intensive».
«Terrena a acquis la conviction que s'ouvre une nouvelle ère du développement agricole», a expliqué le groupe basé à Ancenis (Loire-Atlantique).
«Nous sommes résolument convaincus qu'il devient incontournable d'accroître les rendements mais en limitant les intrants et l'énergie, et qu'il est possible d'améliorer les qualités nutritionnelle, sanitaire et gustative des aliments», a-t-il ajouté, en appelant à «un renforcement de la recherche» et en soulignant «un besoin accru d'innovation technologique».
«La croissance mondiale actuelle conduit, sans aucun doute, à la raréfaction des ressources non renouvelables, en particulier minières ou pétrolières. Dans un premier temps, cette situation va se traduire par l’augmentation du prix des intrants les plus concernés. La production d’une tonne d’ammonitrate nécessite la consommation d’une tonne en équivalent pétrole. Dans le même temps, la prise en compte de l’impact des produits phytosanitaires sur l’environnement conduit à l’accroissement des réglementations et à la diminution du nombre de molécules disponibles», explique la coopérative.
Elle avait innové en lançant, cet hiver, un débat interne sur l'utilisation des OGM, qui avait montré la prudence des agriculteurs, majoritairement favorables au maintien du moratoire sur leur culture mais favorables à la poursuite des recherches.
Terrena, présent dans la viande (Soviba, Arca), la volaille (Gastronome, Douce France), les produits laitiers (Paysan Breton), la meunerie ou la viticulture, a réalisé un chiffre d'affaires de 3,3 millions d'euros en 2007, en hausse de 8%, essentiellement grâce à la hausse du prix des céréales et du lait. Son résultat net consolidé de 27,6 millions d'euros a augmenté de 1,1 million.
Constatant l'émergence de grands groupes alimentaires de taille européenne, notamment par la fusion des deux plus grosses coopératives des Pays-Bas, Terrena appelle à «un nouveau type de partenariat entre coopératives» françaises avec «l'émergence de spécialistes par métier avec un leader clairement identifié et reconnu».
Il cite comme exemple son récent accord pour racheter à Unicopa ses activités de transformation dans la volaille fraîche, qui pèsent environ 160 millions d'euros.