Le congrès sur le bétail et les viandes de la Fédération française des commerçants aux bestiaux (FFCB) et de la Fédération nationale de l'industrie et des commerces en gros de viandes (FNICGV) s'est déroulé le 12 juin 2015 à Marcq-en-Barœul (Nord) sur le thème de l'exportation.
« On ne peut plus compter sur le développement de la consommation en Europe pour soutenir l'activité de production et d'abattage, présente Yves Tregaro, de FranceAgriMer, en ouverture de la journée. L'exportation est un levier pour prendre le relais. »
Les échanges apparaissent comme un moyen de favoriser l'équilibre entre l'offre et la demande. Ces transactions contribueraient structurellement au dynamisme de la filière, au travers des volumes écoulés et de la valeur ajoutée qui en émane. « C'est même une nécessité du fait des habitudes de consommation qui créent ce déséquilibre », poursuit-il. L'exportation permet ainsi d'écouler nos jeunes bovins, peu consommés dans l'Hexagone, tandis que nous manquons de femelles de réforme pour couvrir la demande croissante en viande hachée.
Mais les exportations ne sont pas sans risques : taux de change, instabilité de la demande, politiques internes, fiabilité du paiement, barrières sanitaires et tarifaires sont autant de facteurs à appréhender. « Cette activité exige des connaissances du marché et de ses conditions d'accès », martèle Yves Tregaro.
« Exploiter davantage nos atouts »
Bernadette Byrne, de Bord Bia, une agence de promotion de l'agriculture irlandaise, a témoigné du développement de l'Irlande sur les marchés à l'exportation. De par sa géographie insulaire, le pays commercialise 80 à 90 % de sa production hors de ses frontières. « Peut-être parce que nous avons un tempérament anglo-saxon, nous avons pris les devants pour nous faire une place sur un marché pourtant pessimiste, décrit-elle. Nous n'avons pas attendu pour aller chercher d'autres clients quand des barrières se sont fermées, notamment à cause de l'ESB. »
Les opérateurs semblent convaincus par les opportunités qui pourraient s'ouvrir, mais la question reste entière pour se différencier sur le marché des pays tiers. « Il nous manque des outils stratégiques et du marketing pour aller de l'avant, estime Bertrand Oudin, de Blezat consulting, un cabinet d'études spécialisé en agriculture. Nous avons les moyens de répondre aux besoins mondiaux, mais il faudrait accélérer et exploiter davantage nos atouts. »