Le rapport d'orientation du congrès de la Confédération paysanne, qui se tient à Lille les 13 et 14 juin, indique que « les paysans disparaissent à grande vitesse et de plus en plus vite », alors que « le revenu qu'ils reçoivent de leur activité n'a pas augmenté, loin de là ».
Pour « arrêter l'hécatombe », le syndicat propose donc « 10 mesures pour sauver et installer les paysans » articulées autour des « valeurs » de « solidarité, partage, accès au foncier ».
Ces dix mesures sont les suivantes :
- Agir sur les prix : il s'agit notamment d'organiser chaque année, au sein de l'Observatoire des prix et des marges, une « conférence des prix par filière ». Objectif : définir des « prix justes » qui prennent en compte les coûts de production et la rémunération du travail du producteur.
- Agir sur les politiques agricoles : « Il est nécessaire de mettre en place une politique de maîtrise des volumes afin de stabiliser les prix », de « répartir les productions entre régions et entre producteurs », de « déspécialiser les régions » pour revenir à une « agriculture diversifiée, plus en prise avec le marché local et plus résistante aux aléas économiques ». Le syndicat demande aussi de « cesser toute subvention à l'utilisation d'agrocarburants industriels », de soutenir la production européenne de protéagineux alimentaires et fourragers et d'encourager davantage l'agriculture biologique. Il réclame une réforme radicale de la fiscalité agricole « pour éviter une évasion sociale et fiscale préjudiciable à l'équilibre des caisses de solidarité agricoles ».
- Réinvestir l'aval : il est question d'« inventer de nouveaux systèmes coopératifs », de développer les magasins de producteurs et de « relocaliser les outils de transformation et de distribution ». Les interprofessions (et les Safer) doivent s'ouvrir à la diversité syndicale.
- Lutter pour la préservation des terres : la Confédération paysanne demande une refonte radicale du statut et des missions des Safer, de sorte qu'elles puissent stocker du foncier. Elle s'oppose aussi à l'artificialisation des sols, estimant urgent de « ne plus perdre 1 ha de terres agricoles ».
- Mettre en place une politique publique de gestion dynamique du foncier, en particulier « un véritable contrôle des structures ».
- Favoriser l'accès au statut agricole, notamment en remplaçant la demi-SMI par une déclaration d'heures de travail.
- Transmettre, en aidant les cédants et en faisant évoluer les formes sociétaires.
- Faire reconnaître « notre projet social, syndical et économique d'agriculture paysanne ».
- Développer l'autonomie via le droit de produire et vendre des semences de ferme et en initiant un véritable plan de développement des protéines végétales en Europe. La Confédération paysanne indique aussi qu'elle « doit se battre avec toute son énergie » contre le projet communautaire de renationalisation de l'interdiction des OGM.
- Gagner un cadre adapté à l'agriculture paysanne, grâce à « un soutien spécifique aux petites fermes », des « normes sanitaires pour les petites productions », la promotion d'un « modèle économe/autonome ».
Conclusion du rapport : « La recherche effrénée de la compétitivité ne nous mènera nulle part. »
A télécharger :
• Rapport d'orientation de la Confédération paysanne
Titre
vendredi 15 avril 2011 - 08h53
La conf. se montre sous son vrai jour: communiste. Ca ne peut pas marcher et se terminera par une catastrophe, genre URSS.