Après la diffusion des revenus prévisionnels pour 2012 en décembre, le ministère de l'Agriculture publie l'ensemble des données prévisionnelles pour l'agriculture en 2012, sous la forme de six rapports, consultables sur le site Agreste du ministère de l'Agriculture.
En 2012, les aides aux marchés et les aides au revenu agricole (premier pilier) se sont élevées à 9,8 milliards d'euros. Les trois quarts de ce budget, soit 7,3 milliards d'euros, ont été versés sous forme de paiements uniques (DPU) payés entièrement par les fonds européens. Les aides liées aux produits (PMTVA, etc.) et de régulation des marchés représentent le solde, soit 1,3 milliard. Les aides du deuxième pilier, pour le développement rural (ICHN, PHAE, etc.), s'élèvent à 1,6 milliard, payés à 55 % sur des fonds européens.
Les revenus prévisionnels pour 2012 avaient déjà été rendus publics à la mi-décembre 2012. Ils sont à nouveau détaillés dans un rapport.
Au global, selon le rapport, la production agricole hors subventions baisserait en volume (-3,3 %) mais augmenterait en valeur (+5,1 %). En volume, le recul des productions végétales (-4,0 %) touche essentiellement les protéagineux, le vin, les pommes de terre et les fruits qui ont connu soit une réduction des surfaces cultivées, soit des aléas climatiques. En revanche, les récoltes de céréales à paille ont bénéficié à la fois d'une augmentation des surfaces et des rendements. Après une année de stabilité, la plupart des prix s'envolent en 2012. Seuls les prix du blé dur, des betteraves et de certaines plantes industrielles reculent. Au total, leur croissance s'établit à 11,2 %.
Les productions animales fléchissent également en volume (-2,7 %). Toutes les catégories sont concernées, à l'exception de la production laitière qui reste stable. L'augmentation des prix est très forte pour les œufs, les gros bovins et les porcins tandis que le prix du lait diminue. Pour l'ensemble, la hausse atteint 5,5 %.
La valeur des consommations intermédiaires de la branche agricole augmente encore de 4,1 % en 2012, après + 8,5 % en 2011. Les prix de l'énergie, des engrais et, dans une moindre proportion, des aliments pour animaux s'envolent et tirent le coût des consommations intermédiaires à la hausse (+5,2 %). Celles-ci fléchissent (-1 %) en volume à cause de la consommation d'engrais qui baisse de 14,5 %.
Selon les données prévisionnelles pour 2012, la conjonction d'une production au prix de base, c'est-à-dire y compris subventions sur les produits, en hausse de 4,9 % et de consommations intermédiaires croissant moins vite conduirait à une augmentation (+4 %) du résultat net de la branche agricole (RAN). L'emploi diminuant tendanciellement (-2,2 %), la croissance du résultat agricole net par actif serait de 6 %. Compte tenu de la hausse du prix du PIB attendue (+1,7 %), le résultat agricole net par actif en termes réels croîtrait de plus de 4 % en 2012. Cette troisième année de croissance place l'indicateur plus de 6 % au-dessus du haut niveau atteint en 2007.