Entre avril 2008 et avril 2009, les exportations de produits agroalimentaires français, en repli tant vers l’Union Européenne (-17%) que vers les pays tiers (-15%), ont reculé quatre fois plus que les importations, révèle une note du service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'agriculture diffusée le 10 juin.
En conséquence, après une baisse de 582 millions d'euros sur un an - soit une contraction spectaculaire de 63% entre avril 2008 et avril 2009 -, l’excédent des échanges agroalimentaires français ne s’élève plus qu'à 345 millions d’euros (M€).
Pour les produits bruts (excédent à 116 M€, -260 M€ par rapport à avril 2008), les exportations (-22%) ont vu leur solde baisser de 291 M€. Ce résultat est dû au recul des ventes de céréales tant vers l’UE (-37%) que vers les pays tiers (-25%), et dans une moindre mesure des oléoprotéagineux (-51%), notamment vers l’UE (-54%), dont un recul pour le colza de 60%. A l’opposé, les sorties de bovins sont en hausse (+135%).
Les importations n'ont baissé que de 3%.
Les exportations de produits transformés sont en repli de 431 millions d’euros (-14%), imputable en grande partie aux baisses des ventes de vins et spiritueux (-29%), notamment celles de champagne (-31%), de vins d'appellation (-35%, dont -25% pour les Bordeaux) et des alcools (-29%). Les ventes de produits laitiers diminuent nettement (-19%), notamment les laits et crèmes de lait (-34%) et le beurre naturel (-28%).
Les importations des produits transformés ne se sont contractées que de 4%.
Sur les quatre premiers mois de 2009, l’excédent cumulé a perdu plus de 50% par rapport à la même période de 2008 pour atteindre 1.471 M€. En cause, le repli des exportations de 13%, plus marqué que celui des importations (-5%). Les ventes de produits bruts vers les pays tiers sont le seul poste à progresser sur cette période (+1%).
Avec l’Union européenne sur un an, l’excédent du commerce extérieur des produits agroalimentaires atteint 367 millions d’euros, en repli tant en produits bruts (-43%) qu’en produits transformés (-69%). Les exportations reculent trois fois plus que les importations.
Globalement, l’excédent augmente avec l’Italie et le Portugal, diminue avec le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Belgique, tandis que le déficit se creuse avec les Pays-Bas et l’Espagne.
Avec les pays tiers le déficit atteint 22 millions d’euros. Cette dégradation est due au recul des ventes de produits bruts (-21%) et des produits transformés (-13%). En revanche, les achats de produits transformés sont épargnés par la baisse (+4%).
Globalement, l’excédent agroalimentaire est en hausse avec l’Algérie, la Syrie et les Etats-Unis. Il se contracte avec la Suisse et l’Egypte, tandis que le déficit diminue avec l’Argentine, l’Indonésie et la Turquie. Mais il se creuse avec le Brésil.
