Face au « sentiment d'abandon » et la « tentation de tout jeter par-dessus bord » dans les campagnes, Manuel Valls a présenté vendredi une cinquantaine de mesures « concrètes » pour rapprocher les services publics des citoyens, un engagement d'un milliard d'euros pour l'État.
« La ruralité est trop souvent synonyme d'isolement et d'enclavement », a lancé le Premier ministre à l'issue d'un comité interministériel sur les campagnes françaises à Laon (Aisne), pour lequel près de la moitié de son gouvernement s'était déplacée.
Najat Vallaud-Belkacem (Éducation), Marisol Touraine (Santé), en passant par Stéphane Le Foll (Agriculture et porte-parole), Sylvia Pinel (Ruralité) et Fleur Pellerin (Culture et Communication) étaient notamment présents.
Mise en place de 1.000 maisons de services publics
« Je ne suis pas en campagne » électorale, a assuré Manuel Valls aux journalistes qui rappelaient que l'Aisne était l'un des départements que le Front national convoite aux départementales.
« Nous sommes dans le concret et les Français veulent des réponses concrètes pour faire reculer le sentiment d'abandon et la tentation de tout jeter par-dessus bord », s'est-il toutefois risqué.
L'objet de ce comité était de passer en revue l'ensemble des handicaps frappant les campagnes, des déserts médicaux aux difficultés d'accès aux services publics, sans oublier les problèmes de sécurité.
Parmi les principales mesures, Manuel Valls a confirmé la mise en place d'ici à la fin de 2016 de 1.000 maisons de services publics où seront regroupés différents organismes tels qu'EDF, GDF, la Caisse d'allocations familiales (CAF) et Pôle Emploi, soit un triplement de leur nombre par rapport à aujourd'hui.
L'idée est simple : éviter que les citoyens ne s'épuisent dans de multiples déplacements pour leurs démarches administratives. Le réseau de la Poste sera en majorité utilisé à cet effet.
200 maisons ou pôles de santé seront installées
Sur le même principe, 200 maisons ou pôles de santé seront installées d'ici à la fin de l'année, venant s'ajouter aux 600 déjà financées depuis 2012.
Plusieurs mesures vont être engagées pour inciter les jeunes médecins à exercer dans les campagnes, à l'aide notamment d'un mécanisme de bourses. Marisol Touraine ambitionne de convaincre 1.500 praticiens d'ici à 2017. Des expériences de télémédecine vont être réalisées en 2015.
Fracture numérique
Le Premier ministre a exprimé aussi son intérêt pour les « services publics itinérants », « qui vont aux citoyens et non l'inverse ».
Un autre point noir dans les campagnes, reconnu par Manuel Valls, réside dans les difficultés d'accès à l'internet et à la téléphonie mobile.
Le Premier ministre s'est engagé à cet égard à supprimer d'ici à la fin de 2016 « les zones blanches », privées d'accès à ces réseaux 2G et 3G, quitte à contraindre les opérateurs par la loi. « La fracture territoriale, c'est aussi la fracture numérique », a relevé Manuel Valls.
« En 2022, la France sera totalement connectée au très haut débit », a promis Axelle Lemaire, secrétaire d'État au Numérique.
Campagne électorale
Le Premier ministre a évoqué enfin des mesures les plus diverses, allant du maintien de quelque 871 stations-service dans les zones rurales à l'intensification de la lutte contre la délinquance spécifique aux campagnes, comme les cambriolages et les vols d'instruments agricoles.
Ces mesures, dont certaines étaient dans les tuyaux depuis un moment, n'ont pas convaincu l'opposition.
«#Valls dans l'Aisne avec 11 ministres pour des annonces locales = campagne électorale pour le #PS aux frais de l'État #mélange des genres », a tweeté Sébastien Huyghe, l'un des porte-parole de l'UMP.
« Le gouvernement injecte des milliards dans la politique de la ville. #Valls, bon seigneur, promet la 2G pour les campagnes. #Apartheid? », a accusé, également sur Twitter, Nicolas Bay, secrétaire général du FN.
A l'inverse, l'Association des petites villes de France (APVF) a « salué » les mesures « mais restera particulièrement attentive » à leur concrétisation qui « doit permettre de répondre aux défis majeurs posés par la dévitalisation des bourgs-centres ».
Pour l'Association des départements de France (ADF), « le gouvernement a pris la mesure des enjeux et difficultés des zones rurales ». Ces mesures, dont beaucoup nécessiteront le concours des départements, donnent l'occasion à l'ADF de rappeler l'importance de cet échelon territorial, qu'elle qualifie de « premier bouclier rural ».
trop d'honneur
samedi 14 mars 2015 - 09h16
respect, M le 1er Ministre. alors que sur toutes les teles ou radios, on parle de 4G, vous nous proposez la 2G!! quelle avancée. les stations service de proximité: en ile de france, (77) la 1ère pompe est à 25 kms. La faute à des normes absurdes, qui demandent les mêmes investissements pour un débit de 500l/jour ou 100 000l/jour ne parlons pas des medecins qui ne s'installent plus, de ceux qui ne peuvent ou ne veulent) plus prendre de nouveaux patients, de secteurs entiers de plus de 50 000 habitants sans aucun medecin de garde la nuit ou le we (seuls les urgences hospitalières). pas de kiné à moins de 30 kms, etc, etc, etc. vous proposez que la poste serve de relais. tres bien, mais vu les heures d'ouverture, si seule la preposé au guichet fait l'ensemble des operations, il faudra arriver à 9h pour esperer ressortir à 12h. avant la seule poste (poste, banque, assurance, le delai d'attente est déjà long, 20 à 30' en moyenne) vous avez parlé d'apartheid, concernant les banlieues. vous me permettrez de dire que pour lesq ruraux, c'est le GHETTO.