Le début de cette campagne ne laisse pas vraiment de répit aux colzas. Ils ont d'abord eu maille à partir avec la sécheresse au moment des semis mais, dans la majorité des cas, les précipitations sont arrivées à temps pour permettre la levée. Les stades sont cependant très hétérogènes au sein d'une même parcelle ou d'une même région. Les dates de semis ont également été retardées pour profiter de meilleures conditions.
Dans le Sud-Ouest, les colzas varient du stade du cotylédon à celui d'une feuille pour la majorité des semis, qui ont eu lieu à la fin de septembre ou au début d'octobre, mais atteignent le stade des huit feuilles pour les plus précoces. Ailleurs, ils oscillent entre deux et dix feuilles.
Des parcelles ont tellement souffert de la sécheresse que les colzas n'ont pas levé ou ont dépéri. C'est le cas ponctuellement dans les régions Poitou-Charentes, Centre, Bourgogne, Île-de-France et Normandie. Certains producteurs ont préféré ne pas semer la culture faute de pluies.
Ce climat doux a également été favorable aux altises et pucerons et des traitements ont été appliqués. Les adventices (repousses de céréales, géraniums, graminées et crucifères) n'ont pas toujours été bien maîtrisées. Toujours en cause, le temps sec puisque les faux-semis n'ont pas été efficaces et que les spécialités n'ont pas toujours pu être appliquées ou n'ont pas bien fonctionné.
Comme si cela ne suffisait pas, les températures ont rapidement chuté la semaine dernière. Après des journées proches des 20°C, les températures nocturnes sont descendues jusqu'à -8°C. Des blanchiments plus ou moins marqués avec des pertes de feuilles ont été notés.
Le Cetiom invite à observer les plantes dans les semaines à venir car la pluie et le redoux sont annoncés. Cette situation est rarement alarmante mais, sur une ligne allant du Poitou-Charentes à la Champagne, certains colzas déjà en difficulté semblent «cuits».
Les précédentes interventions phytosanitaires, et notamment des antigraminées foliaires associés à des huiles, pourraient les avoir affaibli. «Le cœur des plantes n'est pas forcément détruit mais le colza aura du mal à émettre de nouvelles feuilles à cette époque», s'inquiètent les spécialistes.
Manque d'eau sur céréales Toutes les céréales ne sont pas encore semées mais des interrogations voient déjà le jour pour les zones semées et concernées par la sécheresse. Faute de pluies, les graines pourraient utiliser toutes leurs réserves et s'épuiser. Des pertes de pieds pourraient donc avoir lieu. |