Le temps froid et sec ne doit pas faire oublier la forte nuisibilité du sclérotinia vis-à-vis du colza. Les attaques des campagnes passées ont provoqué des pertes atteignant 10 q/ha, voire plus. Même en l'absence de pluie, de fortes rosées peuvent suffire à déclencher des contaminations.
Les spores de ce champignon à sclérotes se déposent sur les pétales qui tombent ensuite à la jonction des tiges secondaires et de la hampe principale. A la faveur de l'humidité, le champignon débute un nouveau cycle et il est alors trop tard pour intervenir.
Selon le Cetiom, le meilleur positionnement de la protection fongicide se situe en préventif à la chute des premiers pétales lorsque les dix premières siliques sont formées et atteignent moins de 2 cm de longueur sur 50 % des plantes (stade G1).
Ce stade fluctue parfois fortement d'une variété à l'autre, ce qui peut conduire à des dates de traitement différentes.
Sur une végétation dense, il est préférable de travailler avec un volume de bouillie important, de façon à mouiller les feuilles basses souvent très contaminées. Autrefois incontournables, les spécialités à base de carbendazime rencontrent de plus en plus de phénomènes de résistance et sont à réserver aux rotations à faible proportion de colza.
Partout où un doute existe, il est préférable d'opter pour une triazole à base de prothioconazole ou une carboxamide (boscalid) seule ou associée à une triazole.