Sept associations estiment, dans un communiqué du 15 juin, que le programme Price de l'Inra, qui conclut à la coexistence possible entre cultures génétiquement modifiées (GM) et non GM dans les champs en Europe, présente « beaucoup trop de lacunes ».
Ces résultats contribuent « à désinformer les consommateurs et les pouvoirs publics sur l'illusion d'une coexistence possible alors que la culture d'OGM en plein champ implique inévitablement la dissémination des OGM », estiment le Réseau semences paysannes, Greenpeace, la Fédération nationale d'agriculture biologique, l'Union nationale de l'apiculture française, la Confédération paysanne, les Amis de la terre et France nature environnement. Parmi les lacunes, ils citent la période de deux ans des essais jugée insuffisante et les conditions pédoclimatiques trop restrictives.
Les signataires se demandent notamment « quels exploitants assumeront le risque d'effectuer des semis décalés ? Qui contrôlera la bonne coordination des exploitants entre eux ? Comment envisager l'existence de zones tampons dans les zones agricoles de petites parcelles si fréquentes en Europe ? La coopération attendue entre les agriculteurs pour appliquer ces mesures est immense et complètement irréaliste. Tant que ces questions cruciales n'auront pas de réponses, il est largement abusif de conclure que les dispositions imaginées par Price seraient efficaces pour garantir la non contamination », notent les signataires.
Les associations rappellent également que d'autres études montrent, au contraire, que la coexistence n'est pas possible. A l'instar du programme européen Co-Extra « qui estime que la coexistence OGM-non OGM en Europe ne serait possible qu'avec de très grandes distances d'isolement ou des zones dédiées de production ».