Lors du séminaire organisé pour clore le programme de recherche Locaterre mardi à Paris, les parcs régionaux de France et les Civam ont annoncé la publication d'un guide sur les circuits courts avant la fin de l'année. Il ne sera pas question de donner des recettes. Il s'agira plutôt de détailler des expériences étudiées depuis trois ans dans huit parcs.
Lors des échanges devant une assistance aussi attentive que fournie, les participants ont insisté sur plusieurs écueils à éviter. Les circuits courts qui furent longtemps décriés comme une réminiscence d'un passé à oublier, ont clairement le vent en poupe aujourd'hui. Ils concernent désormais près de 10 % des exploitations.
Ce sont souvent des initiatives originales qui se sont construites grâce à l'imagination débridées de porteurs de projets qui refusaient de s'arrêter aux idées reçues. Aujourd'hui, tout le monde se penche sur les circuits courts. Mais il ne faudrait pas que des normes administratives viennent étouffer des initiatives particulièrement adaptées au territoire où elles se sont épanouies.
Autre avertissement aux accompagnateurs de ces nouveautés : les agriculteurs doivent être moteurs pour que cela perdure. Ces activités très consommatrices en temps doivent aussi être rénumératrices. Les circuits qui fonctionnent s'appuient toujours sur un meneur particulièrement motivé.
Inutile d'opposer les circuits entre eux car chaque ferme utilise plusieurs voies de commercialisation : vente directe, marché, magasin de producteur, ruche ou Amap, négociant ou coopérative....
Enfin, les problèmes de logistique ne doivent pas être négligés car ce sont souvent eux qui font capoter les projets. « Passé 8 à 10 % du coût des marchandises transportées, la survie économique du projet est en danger », a estimé un des évaluateurs de projets.
En restauration collective, même là où élus et agriculteurs sont partants et lèvent tous les obstacles, la réussite d'une restauration de proximité passe aussi par l'engagement des gestionnaires de restauration collective (collèges, lycées, hôpitaux). Et ce n'est pas toujours gagné.
Enfin, la présence d'abattoirs accessibles (publics et parfois privés) conditionne le développement mais parfois même le maintien des circuits courts.