L'élevage chinois se développe à l'écart des principales zones de culture du maïs ou de production de tourteaux, les deux ingrédients de base des aliments pour animaux. Les multinationales des grains ou de la trituration ne sont pas à la fête, observe Rabobank dans un nouveau rapport (1).
La consommation de viande, la demande de maïs et la trituration des oléagineux continuent leur ascension en Chine. Si la production nationale de maïs a battu un record en 2011, l'éloignement des principaux bassins d'élevage pose de sérieux problèmes logistiques. Le même phénomène est observé avec les tourteaux, essentiellement produits sur la côte.
L'inadéquation géographique entre l'offre et la demande de grains ou de tourteaux va contraindre les négociants et les triturateurs à investir dans la distribution et le stockage, estime Rabobank. De la même manière qu'elle va contraindre les éleveurs et les fabricants d'aliments pour animaux à gérer une chaîne d'approvisionnement plus complexe, menacée de goulots d'étranglement.
Selon Rabobank, une grande partie de l'intégration des activités d'élevage observée jusqu'ici en Chine n'a « curieusement pas » été le fait des multinationales, mais plutôt celui des entreprises d'Etat présentes dans le stockage, la distribution ou la trituration. Du coup, les multinationales courent un grand risque d'être tenues à l'écart de l'expansion des filières animales dans le pays.
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(1) « China, Growth and bottlenecks – Market mismatch and dislocation in the grains & oilseeds sector », février 2012, Rabobank.