La filière porcine chinoise va se professionnaliser au cours de la prochaine décennie, estime Rabobank dans un rapport. Le pays devrait rester autosuffisant grâce à l'importation de grains.
Premier producteur et consommateur de viande porcine dans le monde, la Chine dispose néanmoins d'un potentiel de développement devant elle, les ruraux restant sous-consommateurs par rapport aux urbains. Rabobank table sur une offre d'environ 60 millions de tonnes (Mt) à l'horizon de 2020, au lieu de 49 Mt environ actuellement. Le supplément de production sera le fait d'exploitations professionnelles développant leur activité dans des filières intégrées.
La filière porcine chinoise va poursuivre sa restructuration dans les prochaines années, en réponse à des attentes nouvelles de la part des consommateurs, en termes de sécurité sanitaire, de qualité et de facilité de consommation. Les relations entre producteurs et abatteurs vont se remodeler dans le sens d'une plus grande coordination. Une restructuration à marche forcée est attendue dans les abattoirs, dont le nombre devrait revenir d'environ 20.000 actuellement à 2.000 en 2020, et qui vont s'automatiser.
Le gouvernement encourage ces évolutions, qui font la part belle à la génétique, aux systèmes d'élevage modernes – les performances zootechniques sont significativement inférieures à celles de l'élevage européen – et aux nouvelles technologies industrielles. Il en résulte des opportunités pour les investisseurs étrangers qui veulent prendre pied sur le marché chinois, souligne Rabobank.
Les défis à relever sont nombreux, note le rapport, dans la mesure où les disponibilités en eau et en terre – et donc en aliments pour animaux – sont limitées. La Chine devrait néanmoins rester autosuffisante en porc dans les années à venir. Un résultat qu'elle obtiendra au prix d'importations, non plus seulement de tourteaux, mais aussi de grains.