Des politiques et des investissements plus ciblés sont nécessaires pour adapter l'agriculture à l'impact du changement climatique, ont averti José Graziano da Silva, directeur général de la FAO (1), et Stéphane Le Foll, ministre français de l'Agriculture, mercredi à Rome en marge des travaux du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA).
Le directeur général de la FAO a salué l'adoption récente par la communauté internationale de l'Agenda de développement durable pour 2030, qui se rapporte notamment à l'éradication de la faim et de l'extrême pauvreté. Toutefois, il a souligné qu'il faudrait, pour atteindre ces objectifs, un « changement de paradigme » au profit de systèmes agricoles et alimentaires plus productifs, inclusifs, et plus adaptés au changement climatique, rapporte un communiqué de la FAO.
« Nous pouvons mettre fin à l'extrême pauvreté et à la faim d'ici 2030. Nous savons ce qui fonctionne et nous avons les outils pour cela, mais nous savons aussi que le changement climatique menace de torpiller nos efforts. Il a déjà un impact sur la sécurité alimentaire et rend encore plus difficile l'éradication de la faim » , a déclaré José Graziano da Silva.
« Nous avons besoin d'une révolution » (Stéphane Le Foll)
Pour sa part, Stéphane Le Foll a souligné que « si les dirigeants du monde n'arrivent pas à trouver un accord sur des objectifs tangibles et concrets » contre le réchauffement climatique, chaque femme et chaque homme sur cette planète devront en supporter les conséquences, résume la FAO.
Notant que l'agriculture est souvent considérée comme un problème en raison de son rôle dans les émissions de gaz à effet de serre, le ministre français a souligné la nécessité de réaliser des progrès grâce à des techniques qui permettraient de consommer moins d'énergie.
« Mais quiconque se penche sur l'agriculture ne peut pas rester les bras croisés et régler les problèmes par des mesures scientifiques (...) parce que la technologie doit être combinée avec l'aspect social », a fait observer M. Le Foll, ajoutant : « Nous devons revoir notre modèle d'agriculture pour l'adapter à chaque écosystème ; nous avons besoin d'une révolution qui mette les mécanismes naturels au service de la production ».