L'assemblée générale de l'Association nationale interprofessionnelle du champignon de couche (Anicc), jeudi à Paris, s'est penchée principalement sur l'évolution de la Pac et les négociations à l'OMC.
Le secteur des champignons dépend de l'OCM (organisation commune de marché) fruits et légumes qui vient d'être réformée. La principale interrogation est de savoir si le champignon sera éligible ou non aux DPU. La représentante de la DGPEI du ministère de l'Agriculture, Mme Barral, qui a participé à l'assemblée générale, a estimé que le sujet, qui n'est pas encore tranché, soulève la question de l'éligibilité des «productions hors-sol» aux DPU.
Xavier Beulin, premier vice-président de la FNSEA, a affirmé qu' à la suite de la réforme de l'OCM fruits et légumes, «il faut revoir de A à Z l'application de la réforme de la Pac en France» et se pencher, entre autres, sur les attentes des «productions spécifiques».
Dans un contexte de vive concurrence internationale, les importations de conserve de champignons en provenance de pays tiers constituent une préoccupation importante pour l'Anicc.
Les contingents d'importation de l'UE sont de 33.980 tonnes dont environ 85% alloués à la Chine. A la suite de l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l'UE, «nous demandans qu'il n'y ait pas d'augmentation des contingents», a souligné le président de l'interprofession, Georges Douaire.
A ce sujet, le secteur des champignons s'inquiète également des négociations à l'OMC sur l'accès au marché. L'augmentation des importations dans l'UE constituerait un risque «de disparition d'usines de transformation», a expliqué Gorges Douaire. Le danger serait alors de déstabiliser le marché du champignon frais.
La filière française, et plus largement européenne, demande le classement des lignes tarifaires concernées en produits sensibles, qui seront soumis à une moindre réduction des droits de douane. Mais, selon les négociations en cours à l'OMC, il faudrait alors augmenter les contingents d'importation.
Xavier Beulin, a souligné le caractère «crucial» de l'accès au marché pour l'ensemble de l'agriculture, soulignant le danger des concessions que le commissaire européen, Peter Mandelson, pourrait faire. Il a également estimé que «la capacité de résistance» de la France vis-à-vis d'un accord déséquilibré se situe sans doute moins sur l'agriculture que sur l'industrie et les services.